Portraits : Luis Donaldo et Diana Laura Colosio

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En Europe, les noms de Luis Donaldo et Diana Laura Colosio n’évoqueront peut-être pas beaucoup de souvenirs. En revanche, en Amérique du Sud et plus particulièrement au Mexique dont ils étaient citoyens, leurs souvenirs demeurent encore très vivaces près de 13 ans après leurs disparitions respectives.

Luis Donaldo Colosio est un descendant d’immigrés italiens. Il est né dans l’Etat de Sonora dans le Nord Est du Mexique en 1950. Après des études supérieures à Monterrey, il décroche une licence en Economie. Il poursuivra son cursus en Pensylvanie et à Vienne. Professeur d’économie à l’Université Anahuac, il y rencontre celle qui allait devenir son épouse Diana Laura Riojas. Le couple se marie en 1985 et a deux enfants Luis Donaldo (né en 1985) et Mariana (née en 1993).

Membre du PRI (Parti Revolutionnaire Institutionnel), le parti qui est au pouvoir au Mexique depuis de longues années. Elu député en 1985, il deviendra sénateur en 1988. Il prit la tête du PRI de 1988 à 1992.

Luis Donaldo Colosio intègre le gouvernement en 1992 en tant que Secrétaire d’Etat au Développement social.

En plein soulèvement au Chiapas, Luis Colosio se lance dans la campagne électorale pour décrocher la présidence de l’Etat. Il arpente les différentes régions du pays et les sondages lui sont nettement favorables. Le 23 mars 1994, il arrive à Tijuana pour un meeting électoral. Plus de 4.000 personnes assistent à l’événement sur une place de la ville. A la fin de son discours, il redescend de l’estrade et se dirige vers ses supporters pour un traditionnel bain de foule. Deux coups retentisent. Luis Donaldo Colosio est touché à l’abdomen et à la tête. Il décèdera quelques heures plus tard de ses blessures. Un jeune homme de 23 ans est arrêté.

Ses funérailles auront un caractère national. Sa veuve Diana Laura déjà très malade d’un cancer du pancréas, lira son éloge funèbre, ce qui bouleversera l’assistance.

A ce jour, l’assassinat du candidat à la présidentielle mexicaine est encore l’objet de rumeurs et plusieurs versions circulent. La justice, elle, n’a condamné que le jeune homme de 23 ans, considéré comme ayant agi seul. D’autrès thèses jamais totalement avérées, parlent en revanche d’un complot au sein même du parti PRI afin de barrer la route à un candidat fort gênant pour certains qu’aurait été Luis Donaldo Colosio.

Le procès de l’assassin de Colosio est présenté par les médias mexicaisn comme un échec cuisant pour la justice mexicaine, qui n’a pas su aller au bout de ce dossier. 

Diana Laura Colosio est quant à elle décédée en novembre 1994, soit 8 mois après l’assassinat de son époux. Le décès de la jeune femme, maman de deux jeunes enfants désormais totalement orphelins a bouleversé le Mexique. Aujourd’hui encore, on se souvient d’elle comme d’une femme pleine de courage, toujours digne malgré la tragédie qui la frappa de plein fouet alors qu’elle luttait contre la maladie.

Leurs enfants Luis Donaldo Junior et Mariana (copyright photo www.esmas.com) ont aujourd’hui 21 et 11 ans. Lui a entrepris des études de Droit. Sa petite soeur qui n’avait pas 1 an lors du décès de sa maman, rêve de devenir artiste. Le jeune homme, semble-t-il très mature pour son âge, est très apprécié dans l’opinion publique mexicaine et ses quelques apparitions lors d’événements nationaux, ont toujours beaucoup enthousiasmé. Certains se prennent même à rêver qu’il puisse dans le futur reprendre le flambeau politique e son père.   

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De nombreuses écoles, avenues, places,… du Mexique portent aujourd’hui les noms de Luis Donaldo et Diana Laura Colosio. Une fondation Luis Colosio (www.fundacioncolosio.org) a également été créée. Elle vise à développer le sens critique du citoyen mexicain et est un espace d’échanges sur les différents thèmes de société.

En mémoire de Diana Laura, c’est le centre oncologique Diana Laura Colosio qui a été créé grâce à la générosité du public.

Luis Donaldo et Diana Laura Colosio était le couple présidentiel dont de nombreux Mexicains rêvaient et sur lequel ils avaient placé beaucoup d’espoir. Le destin en a voulu autrement mais leur souvenir est encore très présent dans la société mexicaine.