Portrait : Anna Lindh

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Anna Lindh est née en 1957 près de Stockholm en Suède. Rapidement, elle s’impliquera dans la politique puisqu’à l’âge de 12 ans, elle rejoint la Ligue Démocratique Sociale Suédoise de la Jeunesse qui organisait à cette époque des protestations contre la guerre du Vietnâm.

Diplômée en droit de l’Université d’Uppsala, elle est élue députée en 1982. En 1984, Anna Lindh prend la tête de la Ligue Démocratique Sociale Suédoise de la Jeunesse. Ses 6 années de présidence seront marquées par un engagement particulièrement poussé vers les affaires internationales, notamment dans des dossiers ayant trait au Nicaragua, l’Afrique du Sud, le Vietnâm, la Palestine et la course aux armements.

De 1991 à 1994, elle sera responsable de la Culture à la mairie de Stockholm. Après la victoire des sociaux-démocrates, Anna Lindh est désignée ministre de l’environnement par le Premier Ministre Ingvar Carlsson. Elle s’investira beaucoup notamment dans le domaine d’une législation européenne sur les substances chimiques dangereuses et pour l’établissement d’une statégie commune européenne contre l’acidification.

En 1998, elle devient Ministre des Affaires étrangères. Cette Européenne convaincue sera présidente du Conseil de l’Union lors de la présidence tournante de la Suède. Elle effectuera plusieurs missions sur le terrain dont au Kosovo et en Macédoine. Farouchement opposée à l’invasion de l’Irak en 2003, elle incitera Israël et l’autorité palestinienne à renouer le dialogue.

Le 11 septembre 2003, Anna Lindh qui est depuis quelques semaines déjà en pleine campagne pour le référendum sur l’Euro, s’octroie un peu de détente et se rend au magasin Nordiska Kompaniet de Stockholm pour y acheter des vêtements. Grièvement poignardée, elle succombera à ses blessures quelques heures plus tard.

Son assassinat causa la stupeur et une très vive émotion en Suède, ravivant par la même occasion le souvenir du Premier Ministre suédois Olof Palme assassiné en pleine rue en 1986 sans que les circonstances n’aient été élucidées à ce jour.

Grâce aux caméras de surveillance du magasin, un suspect fut rapidement appréhendé. Il s’agit de Mijailo Mijalovic, un jeune Serbe né en Suède qui affirma lors du procès avoir agi après qu’une voix intérieure lui intime l’ordre de poignarder la jeune femme. Il fut condamné à perpétuité et purge sa peine dans un établissement psychiatrique en Suède.

Anna Lindh était mariée à Bo Holmberg, gouverneur de la province de Södermanland et était la maman de deux jeunes enfants : David et Filip.

Ses funérailles ont revêtu un caractère national. Anna Lindh était considérée comme l’une des politiques suédoises les plus brillantes de sa génération. Son nom était très souvent cité comme possible futur Premier Ministre de Suède.

Inhumée au cimetière de Katarina Kyrka de Stockholm, de nombreux hommages lui ont été rendus depuis son tragique décès : un monument dans la capitale suédoise, des rues, des écoles, une stèle à Budapest, une fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour la dialogue entre les cultures (www.euromedalex.org) ou encore le Fonds Anna Lindh (www.annalidnhminnesfond.se) qui récompense chaque année des jeunes femmes animées par les mêmes idéaux de démocratie, Droits de l’homme et dialogue interculturel que la défunte.

Anna Lindh reste encore très présente dans les mémoires en Scandinavie où elle était davantage connue. On y conserve l’éternel souvenir d’une femme politique très engagée, passionnée par son pays, maîtrisant ses dossiers sur le bout des doigts mais qui malgré tout son engagement ne parvint pas à convaincre ses concitoyens de se prononcer en faveur de l’Euro (le référendum qui eut lieu 2 jours après sa mort vit la victoire des opposants à la monnaie unique).           

(copyright photo : Pawel Flato)