Episode 5 : C’était au temps où Schaerbeek dansait…

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Première partie : Insouciance – Episode 5

Dans les années 70, les jeunes au sortir de leurs études aspiraient à quitter le nid familial pour voler de leurs propres ailes seul ou en couple. Dans mon cas, c’est en fait l’inverse qui s’est passé. Après le décès de ma maman, ma sœur s’est mariée et a donc quitté la maison. Mon père quant à lui, a décidé de terminer ses jours à Ostende. Ma vie se réorganise donc en fonction de cette nouvelle situation.

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Depuis l’enfance, je passe une grande partie des vacances d’été à La Panne, ville côtière que je connais très bien et que j’ai vu évoluer au fil des ans. J’y étais lorsque le premier homme marcha sur la lune en ce 21 juillet 1969 ou encore le 16 août 1977 lorsque l’on annonça le décès d’Elvis Presley.

Il y a comme cela des événements de portée mondiale qui nous marquent à jamais et l’on se souvient bien des années plus tard du lieu où l’on se trouvait lorsque l’on apprît l’information. Je pense plus particulièrement à l’assassinat de John Kennedy le 12 novembre 1963. J’étais dans notre salon et vis ma mère pleurer suite à cette annonce.

J’avais 11 ans lors de l’incendie de l’Innovation. J’étais sur les bancs de l’école de la rue Rubens. Au loin, on voyait une épaisse colonne de fumée.

Je fus mis au courant qu’un drame était en cours au Heysel en ce 29 mai 1985 devant l’hôtel communal de Saint-Josse sans oublier le 11 septembre alors que je roulais de Marchin vers Schaerbeek.

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Au cours de mes séjours à La Panne, je sympathise avec Ivo qui travaille comme étudiant dans une taverne. Il intègre mon petit cercle d’amis après Norbert et Christian, connus respectivement chez les scouts et en tant que client de l’imprimerie. Voilà donc les quatre mousquetaires réunis.

Avec Ivo, j’ai envisagé d’aller m’installer aux Etats-Unis qui en ce temps-là donnaient l’image d’un pays où tout était possible à entreprendre. Mais pour obtenir le précieux Visa, il fallait présenter un intérêt avec sa formation, c’était le cas pour Ivo mais pas pour moi. Avec le recul, je suis heureux que ce projet en soit resté là.

Ce petit cercle avait des bases d’une amitié sincère et durable. Ainsi, j’ai été témoin de leurs mariages respectifs, parrain d’un de leurs enfants et plus tard associé dans des projets professionnels.

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Ma vie est très structurée entre travail à l’imprimerie et mes loisirs. De l’unif, je n’ai connu que les fameux TD organisés par les cercles estudiantins, le mardi j’allais à Leuven avec Ivo, le jeudi avec Serge à l’UCL. Côté sports, je pratiquais du hockey sur gazon le mercredi soir.

Norbert me demande de reprendre avec lui « Le Bourgeoy » un estaminet situé dans l’ilot sacré au coin de la rue des Bouchers et de la petite rue des Bouchers.

Avec Ivo, je crée un département de photocomposition au sein de mon imprimerie. Enfin, quelques années plus tard, c’est avec Christian que je reprends le Laudy Pub qui faisait en ce temps-là d’excellents spaghettis et lasagnes.

Un samedi de septembre 1978, je décide de me rendre au bal du Bourgmestre de Schaerbeek organisé dans  l’hôtel communal complètement transformé pour l’occasion.

Il y avait vraiment un monde fou : des centaines de personnes dans la salle des mariages avec orchestre, idem dans la salle du musée, des tables à n’en plus finir dans le hall des Echevins, des tables dans la désormais célèbre salle des guichets, des tables dans les couloirs sur deux étages, la salle du Collège transformée en bar ainsi que des cabinets d’échevins en salon. Du jamais vu de mémoire de Schaerbeekois. Visiblement les prises de position du bourgmestre plaisaient à beaucoup de monde.

A ce moment, Roger Nols est toujours au FDF dont il appliquera jusqu’au délire l’ambigu «Bruxellois maître chez soi».

Le ton change au début des années 80 avec une nouvelle affaire des guichets. Cette fois-ci, il interdit l’inscription de personnes non Belges auprès des services de l’administration communale. Le temps où Roger Nols fut le premier à mettre en place un conseil communal consultatif des immigrés, semble alors bien lointain.

C’est au cours de ce bal que mon chemin croise celui d’un personnage complétement atypique, physiquement sosie du compositeur Michel Legrand, intellectuel,  autodidacte,  écrivain, journaliste mais surtout provocateur. Le personnage Michel Géoris attise ma curiosité et m’entraînera dans des aventures sur des terrains  parfois pentus.

Quelques mois plus tard, mon chemin croise cette fois celui d’une autre personne qui m’a permis de rectifier ma trajectoire du long parcours que je me fais un plaisir de vous conter. Je lui en suis toujours reconnaissant.

A demain.