Episode 12 : C’était au temps où Schaerbeek observait…

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Deuxième partie : Prises de conscience – Episode 12

Seul dans mon bureau, j’ai au bout du fil Didier Gosuin qui était à l’époque Secrétaire d’Etat à la Région bruxelloise. Je le considère comme un véritable ami depuis que nous avons fait connaissance au ski voici une dizaine d’années. Je lui explique en quelques mots mon désarroi et nous décidons de nous retrouver le samedi qui suit pour déjeuner dans un restaurant de Boitsfort, pour être précis aux « Rives du Gange », en présence aussi d’Eliane, l’épouse de Didier.

Il me dit d’emblée que j’ai vraiment foutu la pagaille en acceptant de figurer sur cette liste, en voulant tout et son contraire, avec des discours peu clairs qui ne correspondent pas à la politique que je désire mettre en place en faveur de le  jeunesse, sans parler de mon tract électoral faire-part qui était vraiment « trop lourd ».

Ceci dit, je lui parle de ma situation à Schaerbeek. Il ne me juge pas et me confie qu’il ne m’a jamais perçu comme quelqu’un d’extrémiste et d’intolérant. Cependant, ce qu’il avait lu dans la presse à mon sujet le mettait mal à l’aise mais ma démarche (le fait de venir vers lui et prendre conseil) le rassure. Il m’avoue quand même que si je ne l’avais pas contacté aujourd’hui, il aurait sans doute cessé de me fréquenter.

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Durant le repas, je décris mes premières impressions au sein du Collège, mes ridicules et dérisoires 20.000 FB (500€) de budget, la presse qui me décrit comme un monstre sorti des ténèbres, mes collègues échevins dont certains ne sont pas loin d’être des psychopathes narcissiques.

J’insiste néanmoins sur quelques points positifs : Robert, compétent (et farouche opposant de ce collège) muté chez moi pour que l’un et l’autre se neutralisent, ainsi que ma secrétaire qui semble bien disposée à mon égard et prête à m’aider. Nous identifions les différents problèmes et recherchons pour chacun d’eux une piste de solution.

Didier attire mon attention sur différentes opportunités existantes à l’époque, dont celle mise en place par le Ministre Valmy Féaux. Celles-ci consistent à mettre à la disposition des communes d’importants budgets pour les aider à lancer un concept nommé « Été Jeunes » qui s’inspirait d’une initiative française de 1988 mise en place dans les villes de l’Hexagone suite à des émeutes qui avaient éclaté lors de l’été 1987 dans les banlieues, principalement à Vaulx en Velin dans la région lyonnaise.

La Fondation Roi Baudouin a également des moyens pour financer des programmes proposés par les communes. Nous étendons nos investigations aux programmes européens susceptibles d’être sollicités.

La dynamique est en place, il ne reste plus qu’à développer les projets, je pense que Robert sera à la hauteur. Effectivement, je ne me suis pas trompé. En un temps record, deux dossiers complets et remarquablement argumentés, sont bouclés. Le premier est intitulé « Je pars en vacances à Schaerbeek » pour le projet « Eté Jeunes » et le deuxième concerne l’implantation d’une piste de skate bord dans le parc de la jeunesse, ce projet est envoyé à la Fondation Roi Baudouin.

Tous les deux seront retenus et seront cités en exemples, nous en reparlerons plus tard.

A la fin de notre repas, les objectifs étant clairement fixés, nous convenons qu’il serait opportun de convier, avec beaucoup d’humilité, la presse pour exposer les actions que je désire soutenir dans les prochains mois.

Il est décidé d’inviter les journalistes de La Dernière Heure, du Soir, de La Libre Belgique, de la Lanterne (aujourd’hui La Capitale), du Vlan (toute-boîte alors très lu), Télé Bruxelles et enfin de la RTBF.

L’idée est d’inviter les journalistes individuellement, et de consacrer à chacun d’eux une heure : un quart d’heure où je me présente et explique brièvement mes premiers projets envisagés, ensuite je suis à leur disposition pour répondre à toutes leurs questions, sans langue de bois mais parfois si nécessaire avec une réponse en off. Ils respectent les règles du jeu, la formule plaît et de mon côté je m’engage à les tenir au courant de l’évolution des politiques que je compte développer dans les mois futurs.

Durant de nombreuses années, j’ai pu compter sur le soutien des médias pour mes multiples et divers projets. Certes sans complaisance de leur part mais toujours avec une belle médiatisation . Et dire qu’il y 30 ans de cela !!!

A demain.