Episode 37 : C’était au temps où Schaerbeek planifiait…

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Troisième partie : Action consciente – Episode 37

Durant notre rencontre, nous discutons longuement de mon parcours politique mais surtout de la situation politique à Schaerbeek et de l’énorme enjeu pour le futur de notre commune.

A l’issue de notre rencontre, je me réjouis d’être accueilli au FDF et j’accepte de figurer sur les listes comme candidat indépendant pour le double scrutin fédéral ainsi que provincial.

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Durant toute la campagne électorale, la majorité schaerbeekoise va surenchérir en provocations à en perdre la raison. Je crois objectivement que ma présence sur les listes FDF y est pour quelque chose : je serai en effet considéré comme « le » candidat anti-Nols de la campagne électorale des élections du 20 octobre 1991.

Je figure en tête de liste pour l’élection à la province et pousse la liste au fédéral. Grâce à mes 1700 voix obtenues à la province, je récolte les fruits de trois années de travail et le FDF décroche un siège qui sera occupé par Michel De Herde, conseiller communal FDF à Schaerbeek, qui était mon suppléant. Nous avions en effet décidé qu’en cas de victoire, puisque j’étais échevin (le décumul, déjà !), je laisserais la place à Michel De Herde qui était seulement conseiller communal.

Au lendemain de ces élections, je rejoins tout naturellement la section du FDF local que j’aurai plus tard le plaisir de présider.

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Sur le front schaerbeekois, on se déchaîne. Tout est prétexte à la provocation. D’abord la piste de skateboard subventionnée par la Fondation Roi Baudouin. Le dossier est repris par mon collègue Claude Paulet qui refuse évidemment de continuer la collaboration mise en place avec la Fédération de skateboard.

Il est impératif de respecter une série de normes bien précises pour la construction de la piste. Claude Paulet n’en tient pas compte. Résultat des courses ? Une horrible structure en béton plantée au milieu d’un espace qui était utilisé par les jeunes pour rouler à vélo. Outre le fait que l’espace n’est plus utilisable par les cyclistes, le brol (car c’était vraiment un brol) en béton présente des courbures aberrantes : une première courbe de 2m30 suivie d’un plat de 30 mètres puis une nouvelle une courbe de 2m30.

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La structure est aussi laide qu’inefficace. Et de surcroît, elle coûte plus cher que le projet initial. Aucun skater n’a jamais pris la peine d’utiliser l’infrastructure…  Au lendemain de l’inauguration, nous réaliserons d’ailleurs un monument intitulé « Au skateur inconnu ». Nous en reparlerons plus tard.

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Dans la foulée de cette affaire, Schaerbeek renonce aux 4.500 000FB (112.500 €) destinés à l’intégration des jeunes. En plein Conseil communal, Léon Weustenraad, avec beaucoup de courage, essaie de convaincre le Collège de faire preuve d’un minimum de bon sens, en acceptant cette somme.

La réaction des faucons ne tarde pas : refus clair et net. Cette attitude exaspère le bourgmestre. A tel point que Léon Weustenraad lance une petite phrase qui me touche : « Je commence à penser que ma plus grande erreur a été d’enlever les attributions à Jean-Pierre Van Gorp ! » La pagaille s’ensuit. Le Collège décide alors d’une suspension de séance.

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Une réunion du Collège est immédiatement organisée à laquelle j’assiste évidemment en tant qu’échevin. Je sui témoin du lynchage verbal du Bourgmestre Léon Weustenraad, attaqué et insulté de toutes parts. L’homme n’en peut plus et je sens bien qu’il est au bord de l’épuisement. Il est acculé et livide. Physiquement, il est épuisé. Je me rends bien compte qu’il faut faire quelque chose pour l’aider.

C’est alors que je me lève et ouvre toutes les fenêtres de la Salle du Collège. Claude Paulet me demande ce qui me prend de les ouvrir. Je lui réponds : « Je donne de l’air à la pièce car cela sent les années 40 ! ». D’un bon, il se lève et se met à me pourchasser dans la pièce tout en vociférant. Les autres dont le Secrétaire communal regardent la scène, médusés.

L’objectif est atteint. Grâce à la diversion, Léon se sent mieux et reprend des couleurs. La crise est passée, mais la position de la Commune est sans appel : elle ne veut plus entendre parler de projet et de subvention, quitte à les perdre.

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Lorsque l’on touche le fond, on ne peut plus que remonter. Dans ce climat de sinistrose, j’apprends la bonne nouvelle que Francis Duriau m’avait promise : un immeuble appartenant au CPAS, situé rue Van Dijk, sera mis à la disposition de l’équipe qui a mis sur pied un an plus tôt le resto de l’espoir. Ils peuvent ainsi y développer leurs projets de manière durable.

Le syndicat des allocataires sociaux, Saint Vincent de Paul, La Ligue des droits de l’Homme ainsi que Médecins sans Frontière sont partenaires de ce très beau projet qu’ils vont faire vivre au quotidien. Cette maison fonctionnera durant de nombreuses années.

Dans le même temps, je croise dans les couloirs de la maison communale une médiatrice régionale. Nous ferons un long chemin ensemble.

A demain.