Episode 47 : C’était au temps où Schaerbeek se baladait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 47

Le nouveau Collège trouve sa vitesse de croisière. Francis Duriau, « libéré » du carcan nommé Roger Nols, se positionne comme le vrai patron, tout en laissant à chaque échevin l’autonomie nécessaire pour gérer lui-même ses compétences. Bernard Clerfayt (FDF) a repris le service Environnement et Urbanisme. Il lui impulse une toute nouvelle dynamique.

Michel De Herde (FDF) crée avec beaucoup d’énergie un service de la Jeunesse, de l’Intégration et de la Prévention, avec du personnel et des moyens enfin dignes d’une commune de plus de 100 000 habitants. Un tel service aurait été totalement impensable un an plus tôt.

Roland De Linge (PS) redonne de l’air à l’Instruction publique. Il réinstaure le dialogue avec les directions d’écoles et les enseignants. L’ère de Jean-Paul Bosquet n’est plus qu’un souvenir.

Etienne Noël (PSC), Echevin de l’emploi, de l’expansion économique, de l’Europe et des Cultes, est aux manettes de la Mission locale mise en place par son prédécesseur Jean-Marie Charels. Il active tous ses nombreux réseaux pour mettre en place une machine performante au service des demandeurs d’emploi schaerbeekois.

Edward De Jaegher (CVP) garde les affaires flamandes et le service juridique. Il se sent nettement plus serein au sein de ce nouveau Collège.

Xavier Winkel (ECOLO) crée un service de la Culture et développe une politique totalement novatrice à Schaerbeek. Il va également ouvrir le Centre culturel de la rue de Locht. En revanche, ses débuts en tant qu’échevin des Sports furent plus chaotiques. Je me souviens d’un soir au complexe sportif du Terdelt où il était venu à la rencontre des responsables de l’athlétisme. Il entre dans la buvette et en voyant un groupe de joueurs de pétanque, il leur lance : « Ca va, les alcooliques ? ». Connaissant le groupe, je parviens à calmer in extremis la situation. Pour la petite histoire, six ans plus tard, lors de sa soirée d’adieu en tant qu’échevin, ils étaient tous présents et bien tristes de le voir partir. Comme quoi !

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Claude Paulet (LB) continue à se démarquer au Collège, par ses colères et son habitude de dire systématiquement « non » à toute demande de matériel ou d’intervention du service des Travaux.

La première fois que j’ai eu un contact avec Claude Paulet, c’était à l’occasion de l’organisation de la « Fête du Défi » en 1978, rue d’Anethan. Je lui avais demandé du matériel communal et je l’avais bien sûr invité. Il était passé avec son secrétaire de l’époque Odon Moniot, et j’avais déjà eu nettement l’impression de l’agacer. Pourtant je lui trouvais des qualités et je dirais même qu’il avait un côté attachant. Depuis, nos parcours n’ont jamais cessé de se croiser. Je sais pertinemment que j’ai dû contrer à de nombreuses reprises ses projets. Mais excepté une fois, j’y reviendrai plus tard, je ne lui en ai jamais vraiment voulu.

Christian Germain (LB) a récupéré le service des Seniors et il le gèrera avec cœur et enthousiasme, avec une équipe dynamique.

Jacques Nimal (LB) garde le Budget et les Finances ainsi que la Qualité de la vie. Anne-Marie Gerrebos (LB) devient Présidente du CPAS, qu’elle administrera en étroite collaboration avec la directrice Karine Metz, épouse de Francis Duriau.

Quant à moi, mes compétences se sont fortement étoffées. Les services Etat Civil et Population qui fonctionnent bien grâce notamment au directeur Léopold Demonseau. Par contre, le service des Classes moyennes souffre du fait qu’il a été en partie désossé par l’échevin sortant Claude Paulet. J’ai obtenu également la participation des Citoyens et Michel De Herde me cédera le service Information qui gère le Schaerbeek Info au début de l’année 1996.

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Grâce à Francis Duriau, nous arrivons à atteindre un bon équilibre, ce qui permet de travailler dans un climat relativement serein et donc propice au changement de cap. De  nouvelles politiques visant l’humain se mettent en place, reléguant aux oubliettes les idéologies lourdes qui ont plombé notre commune durant 15 longues années.

Lors de l’élaboration du budget, Claude Paulet persiste et signe. Il refuse les montants que je défends pour les Classes moyennes. Je lui rétorque que certains de ces événements engendreront des recettes. Il ne le croit pas.

Je propose alors au Collège de diviser mon budget 1995 par deux. Mais si les recettes engendrées par les braderies, brocantes et marchés durant l’année augmentent, mon budget 1996 sera augmenté de 50% du supplément des recettes 1995.

Ma proposition est acceptée à l’unanimité. En fait, j’étais sûr de mon fait. Je savais déjà que la réforme de perception des marchés hebdomadaires mise en place en février allait rapporter 6 millions de supplément en recettes. Schaerbeek aura les moyens de ses ambitions pour ressusciter ses quartiers.

A demain.