Episode 53 : C’était au temps où Schaerbeek accueillait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 53

La présentation de mon rapport sur l’éventuelle création d’une parcelle musulmane dans notre cimetière est loin de faire l’unanimité. De nombreux conseillers communaux de la majorité craignent que cela ne remette en question la laïcité des cimetières qui fut obtenue au XIX^e siècle suite à un long combat. Ce qui permit aux non-croyants de pouvoir être enterrés décemment.

A titre personnel, ma crainte est différente : si Schaerbeek offre la possibilité aux musulmans d’être enterrés selon leur rite, je suis convaincu que très rapidement, la population musulmane va venir s’installer en nombre à Schaerbeek, provoquant ainsi un déséquilibre dans la diversité de notre population, élément important pour le « vivre ensemble ».

Après de longues réflexions, un projet qui tient compte de ces deux données est présenté : le cimetière sera multiconfessionnel, offrant une parcelle à toutes les religions reconnues par l’Etat Belge. L’accès aux parcelles sera payant.

Le cimetière ne sera pas schaerbeekois mais organisé en une intercommunale, de façon à permettre aux communes qui le désirent d’offrir ce service à un coût raisonnable. Mes deux chefs de cabinet successifs, Hervé Thomas et Nicolas Lagasse, ont travaillé sur le dossier pendant deux années en vue de mettre en place le cadre juridique et financier de la future structure.

Nous avons fait le tour des communes pour les convaincre de l’intérêt de rejoindre le futur cimetière multiconfessionnel.

Deux ans de travaux ont été nécessaires pour aménager sur 4,5 hectares les égouts, les voiries, les abris ainsi que les nombreuses plantations. Le montant total des travaux s’est élevé à 800.000 €.

L’intercommunale voit le jour en décembre 1999. Elle se compose de 5 communes : Berchem, Bruxelles-Ville, Molenbeek, Saint-Josse et Schaerbeek. Aujourd’hui, elles sont 11 à avoir rejoint l’intercommunale.

Lors des nombreux événements, les Schaerbeekois me disaient souvent qu’au temps du cortège, « Schaerbeek c’était autre chose ». J’en gardais moi-même des souvenirs d’enfance très heureux que j’ai déjà évoqués précédemment.

Un beau matin en me réveillant, je me dis que la seule façon de retrouver le temps du cortège, c’est de le ressusciter.

Dans un autre registre, le Secrétaire communal me téléphone pour me signaler que Michel De Herde a pris la décision de licencier un de ses principaux collaborateurs. Avec l’accord de ce dernier, il le fait alors intégrer le service des Classes moyennes. Dans la foulée, un assistant social du Service Intégration me signale qu’il aimerait également rejoindre le service des Classes moyennes.

Après quelques négociations, voilà le service des Classes moyennes solidement renforcé. J’ignore encore que l’avenir communal de Manu Bouvy et Geert Pierre sera étroitement lié au mien à travers plusieurs défis gigantesques.

Le 9 août, je participe pour la deuxième fois à la plantation du Meyboom. Cette année 2018, ce sera sa 710^e édition et ma 23^ème plantation !

Suite à la disparition des bas-fonds lors des travaux de la jonction Nord-Midi, ses habitants ont déménagé vers d’autres quartiers de la ville de Bruxelles ainsi que dans les communes de Schaerbeek et de Saint-Josse. Ce qui explique les liens particuliers de Schaerbeek avec le Meyboom.

C’est pour cette raison que l’association des Buumdroegers (porteurs de l’arbre) a proposé qu’un échevin de la ville de Bruxelles (Freddy Thielemans), un autre de Saint-Josse (Jules Sporen) et un pour de Schaerbeek (Jean-Pierre Van Gorp) rejoignent le Meyboom. Me voilà donc embarqué dans une magnifique aventure du patrimoine folklorique de notre capitale.

A demain.