Episode 72 : C’était au temps où Schaerbeek grondait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 72 

Au vernissage de l’exposition organisée à la Maison des Arts de Schaerbeek, le candidat « claqueur de doigt » de l’après-midi se pavane auprès de son mentor Francis Duriau. Lorsqu’il m’aperçoit, il devient fébrile et s’éloigne. Je vais chez Francis et explique l’incident. Il fait mine de le sermonner. L’incident est clos.

Les erreurs de jeunesse en politique (et je suis bien placé pour en parler !) peuvent être bénéfiques, car l’intéresse mène aujourd’hui une carrière politique brillante. La campagne électorale a démarré sur les chapeaux de roue, ce qui n’est pas anormal au vu la proximité de l’échéance électorale.

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Nous sommes régulièrement confrontés à Francis Duriau lors de réunions publiques. Et me voilà presque obligé de pointer du doigt les dysfonctionnements de la politique prônée par le bourgmestre Duriau alors que quelques semaines plus tôt, nous étions tous sur la même longueur d’onde au sein du Collège. Ce côté de la vie politique n’est pas toujours facile à gérer, mais m’a permis de me forger un caractère plus solide. Je m’impose désormais des limites au-delà desquelles je refuse d’accepter tout et n’importe quoi.

Je puise mes forces dans la dynamique des événements qui se succèdent durant cette période pré-électorale.

Lors du traditionnel 21 juillet au parc Josaphat, j’aperçois ici et là de nombreux candidats aux élections qui montrent leur minois pour la première fois.

Arrive le 9 août et la plantation du Meyboom. Les jours qui précèdent l’événement ont été marqués par plusieurs moments forts. Tout d’abord, la conférence de presse qui annonce le déroulement du Meyboom, même si pour les habitués, c’est un rituel immuable.

Pour les amis du folklore, c’est toutefois un moment très savoureux que d’assister au discours à deux voix de Jean Beckens qui est le président des Compagnons de Saint Laurent, et de Toine, président du Meyboom.

Cet instant valait à lui seul une représentation mixée de Bossemans et Coppenolle ainsi que du mariage de Mademoiselle Beulemans.

Depuis le décès en 2008 de Jean et de celui de Toine en 2016, une page du folklore bruxellois s’est définitivement tournée. La conférence de presse sans eux n’a plus lieu d’être…

Le samedi qui précède la plantation du Meyboom, c’est la journée dite « académique ». Egalement au programme immuable : le choix de l’arbre. Enfin arrive le 9 août, jour du Meyboom. Tout débute vers 6h30 du matin au « local » par une omelette au lard avant un départ vers le Bois de la Cambre pour la coupe de l’arbre.

Au cours de la journée, nous faisons halte aux hôtels communaux de Schaerbeek, Saint-Josse et Bruxelles-Ville, le tout entrecoupé par des arrêts dans des bistrots…forcément !

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Nous somme accueillis à Schaerbeek par Francis Duriau qui en cette année 2000, a mis les petits plats dans les grands, approche des élections oblige : les Buumdroegers reçoivent même une médaille de Schaerbeek.

Valérie Maertens, deuxième Dauphine 2000, présente à la maison communale, décide de se joindre à nous pour la journée. Nous voilà en route pour le parcours qui nous mènera aux alentours de 16h rue des Sables en vue de la plantation qui doit impérativement être faite avant 17h, sans quoi cette tradition remontant à 1308 passerait entre les mains des Louvanistes.

En cette année 2000, un conflit oppose le Bourgmestre François-Xavier De Donnea et un collectif qui occupe des logements abandonnés dans l’ilot dit Stevin, qui fait l’objet d’un projet immobilier. Il refuse de se faire expulser. Cette affaire m’en rappelle une autre et je me dis que l’histoire se répète. Au lendemain de la guerre, ceux que l’on appelait les bas-fonistes (car ils habitaient dans les « bas fonds » de Bruxelles) ont été contraints de quitter les lieux pour faire place à des promotions immobilières.

Il est 16h15 et j’entends des cris provenant du camion transportant notre arbre. J’accours et découvre l’impensable. Horrifié par ce que je viens de voir et nullement conscient du danger, je saute dans le camion.

A demain.