Episode 78 : C’était au temps où Schaerbeek réfléchissait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 78

Dans toute cette agitation, Bernard Clerfayt et moi-même décidons le lundi 23 octobre 2000 de faire le point sur la situation lors d’un repas au restaurant « Le Napoli » situé avenue Chazal. Ce restaurant très connu à Schaerbeek, est tenu par Leonardo et Viviane, les parents de l’acteur Fabrice Rongione.

Pendant plus de 2 heures, nous avons évoqué les différentes pistes pour nos projets à développer, la stratégie à mettre en place pour notre nouvelle majorité, notre positionnement face à Ducarme, notre future relation avec Francis Duriau et son équipe, les problèmes de trésorerie de notre commune, le suivi de l’énorme chantier sur le site de la caserne Dailly, la dynamique à entretenir au sein de notre section où règne une excellente ambiance, et enfin mon remplacement à la tête de la section.

Nous avons survolé les compétences des uns et des autres, analysé les éléments forts du Collège ainsi que les faiblesses. Bref une réunion de mise en forme positive, constructive, détendue dans une confiance réciproque.

Il faut constater que lors de la précédente législature les trois échevins FDF se complétaient parfaitement : Clerfayt dans le rôle de l’intellectuel visionnaire de dossiers, De Herde dans celui d’analyste pratique et enfin Van Gorp créatif, pratique et de terrain. Cette complémentarité naturelle, nous a tous renforcés, sans jamais nous mettre en concurrence.

Vers la fin du repas au moment du café, je sens qu’il est temps pour moi d’informer Bernard Clerfayt de ma relation sentimentale avec la personne qu’il a engagée un an plus tôt pour renforcer le service de la gestion immobilière de la commune. Cela allait finir par se savoir et je tenais donc à ce qu’il l’apprenne de ma bouche.

Lorsque je commence à lui dire que je fréquente une personne de l’administration depuis quelques mois, il se prend au jeu et commence à me citer des noms. Pendant de longues minutes, il m’énumère toutes les fonctionnaires de Schaerbeek même des membres de cabinet, c’est dire… A notre troisième café, ayant cité pratiquement toutes les femmes de l’administration, il me lâche « C’est un homme ? ».

Je lui réponds que la personne travaille dans l’un de ses services et que c’est même lui qui l’a engagée. Il sursaute et me rétorque : « Pas Salens quand même ! ». Eh oui, c’était pourtant bien elle. Un cours silence s’en suit. J’ai alors senti que cela altérait d’une certaine manière notre complicité.

Bernard Clerfayt a toujours tout contrôlé de manière intelligente et subtile. Moi je suis un pragmatique de terrain. Mais ma future épouse ressemble en fait beaucoup à Bernard Clerfayt. C’est une personne brillante, intelligente et avec une vision très fine des choses et toujours en mode de contrôle absolu. Ce n’est pas pour rien que Clerfayt l’engagea. Tous les deux ont, je trouve, cette même mécanique horlogère de fonctionnement d’esprit.

Désormais, j’ai donc cette complémentarité dans ma vie personnelle. Bernard Clerfayt ne laisse jamais rien au hasard, il s’est donc mis en son mode contrôle. Est-ce que cela aura des répercussions sur le futur ? L’avenir nous le dira.

Les jours qui ont suivi m’ont replongé dans le passé. Tout d’abord, la rencontre du personnel des deux centres Pater-Baudry, en compagnie de Francis Duriau qui les avait créés dans le courant des années 80. Grâce à un legs du couple Pater-Baudry, deux centres de jour pour seniors ont ainsi été ouverts.

Francis Duriau doit contraint et forcé s’en séparer, et les transférer avec le personnel à son successeur. Il m’avouera que le fait que ce soit moi, le rassure quant à la pérennité du projet. L’émotion est alors à son comble.

Quelques jours plus tard, me voilà cette fois en compagnie de Christian Germain qui me présente son service des seniors ainsi que les différentes activités qu’il organise. Il m’informe qu’il compte garder son asbl« Loisirs Seniors » et maintenir des activités hebdomadaires dans la salle du Neptunium.

C’est une excellente nouvelle vu que Schaerbeek compte plus de 20.000 seniors. Pouvoir proposer des activités complémentaires à celles de la Commune, est donc une très bonne chose.

Germain semble relativement désarçonné car il pensait que sa démarche allait me déranger. Voilà en revanche que je lui propose mon soutien. « Loisirs Seniors » offre encore aujourd’hui des activités pour les seniors et c’est là le principal.

Et enfin, début décembre,  je fais le tour des différents services du département des Travaux publics en compagnie de Claude Paulet.

A demain.