Episode 100 : C’était au temps où Schaerbeek oubliait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 100

Pour de très nombreux Schaerbeekois, ce samedi 13 mars 2004, est un jour comme les autres, et pourtant avec le décès de Roger Nols survenu à Dinant, une page de l’histoire de notre commune se tourne définitivement.

Devenu Bourgmestre de Schaerbeek en 1971, il avait voulu révolutionner Schaerbeek à plusieurs reprises et à géométrie variable, jusqu’à déchirer l’aura de la commune de Schaerbeek.

Son départ précipité du mayorat en mai 1989 après 19 ans de règne quasi absolu, a ouvert la porte à la lente reconstruction de l’image et du vivre ensemble pour notre commune.

Aujourd’hui, 29 ans après sa démission, nombreux sont ceux qui ignorent totalement l’histoire liée à l’ère Nols. A travers ces épisodes que je vous narre, j’essaye de partager mes souvenirs et mettre en exergue des éléments qui ont permis de ramener notre belle commune à la lumière.

Trois bourgmestres lui ont succédé, une trentaine d’échevins ainsi qu’une bonne centaine de conseillers communaux.

Après le décès d’un chanteur, d’un acteur, d’un peintre ou d’un artiste, il reste toujours une trace dans la mémoire collective de par ses chansons, ses films, ses œuvres. A l’inverse lorsqu’un politique disparaît, le temps se transforme en sable mouvant et engloutit tout signe de ce qui fut accompli. Nols, Weustenraad, Duriau, Ducarme, Paulet, Germain et bien d’autres. Qui se souvient aujourd’hui de leurs actions et de leur rôle dans l’évolution de Schaerbeek ? La jeune génération ne connaît d’ailleurs probablement même pas du tout certains d’entre eux.

Si l’on s’intéressait un peu aux conséquences engendrées par les décisions prises par le passé, je crois sincèrement que nous gagnerions énormément en temps et en efficacité. L’histoire et un éternel recommencement, c’est encore plus évident à l’échelon d’une commune.

Le Collège doit décider celui qui le représentera aux funérailles. C’est moi qui irai finalement à Dinant en compagnie du Secrétaire communal Jacques Bouvier (ci-dessus à mes côtés lors d’une sortie du cercle sportif communal).

J’en reviens à ma priorité de cette législature : relever le défi de renverser le classement de Test Achat qui donnait Schaerbeek en avant dernière place en tant que commune la plus sale du royaume.

Grâce à l’effort de tous, le pari est en train de se réaliser progressivement. Le tandem formé par Manu Bouvy et Geert Pierre fonctionne à merveille, entraînant une synergie positive avec la toute grande majorité du personnel.

En ce premier semestre de 2004, nous sommes juste à mi-parcours de législature et personne n’aurait parié trois ans plus tôt sur le bilan déjà atteint.

Nous présentons un document détaillé qui explique les différentes phases du redéploiement, la méthodologie mise en place, les engagements, l’acquisition du nouveau matériel, ainsi que tous les outils de gestion et tableaux de bord qui permettent au département d’avancer dans une transparence totale.

Nous éditons une brochure présentant l’ensemble des responsables secteur par secteur. Ils sont 5 : Helmet, Reine-Liedts, Fleurs, Bienfaiteurs et Diamant ainsi que le service centralisé, qui est lui au service des secteurs avec du matériel lourd et les gardiens de parc, la cellule statistiques et communication ainsi que le département administratif et taxation des incivilités.

Lors des réunions publiques de secteur organisées en présence des responsables, les réponses sont dorénavant objectivées par les tableaux de bord tenus à jour en temps réel.

Nous pouvons désormais répondre concrètement : combien de fois telle rue a été balayée, à quelle heure, combien de temps pour l’enlèvement d’un dépôt clandestin,…

A cette époque, c’était clairement une toute nouvelle approche, totalement novatrice en Région bruxelloise.

Constat « cocasse » : l’un des facteurs les plus salissants sur Schaerbeek était en fait l’Agence Bruxelles Propreté qui a pour mission de ramasser les sacs poubelles…

Notre charmante mascotte de la propreté Netty se retrouve au centre des campagnes de communication et se rend bien volontiers dans les écoles de la commune sous l’impulsion d’enseignants.

Hermine Bockhorst, enseignante à l’Ecole de Vallée, a avec ses élèves créé Crassort, un personnage qui ressemble à un chevalier en guerre contre la crasse, réalisé totalement avec des matériaux de récupération. Notre sympathique Netty a fait bien plus auprès des plus jeunes que n’importe quelle campagne de publicité en matière de conscientisation au respect de l’espace public.

Durant les vacances de Pâques, je suis invité à la mer par mon ancien collègue et ami l’échevin Xavier Winkel. Avant mon départ, François Robert, journaliste au journal Le Soir me téléphone.

A demain.