Episode 109 C’était au temps où Schaerbeek se comparait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 109

Dans le cadre de cette expérience pilote, nous invitons les échevins des travaux des villes de Liège et de Maastricht pour partager notre savoir-faire. Nous présentons nos différents services en insistant sur notre point fort : la propreté publique. La semaine suivante, je me rends avec Manu Bouvy  (responsable de la propreté publique) à Liège pour visiter les services et les procédures en cours.

Lorsque Liège et Schaerbeek se rendent à Maastricht, nous avons tous reçu une leçon d’humilité. Le service propreté y est bien organisé mais l’espace public de la ville est respecté par l’ensemble des citoyens. Un rêve !

Notre homologue néerlandais nous invite dans un local de l’Hôtel de ville. Cela ressemblait à un local digne de la salle de contrôle de la Nasa. Trois écrans côte à côte permettaient d’avoir une vision de 2 mètres de largeur. A la demande de notre hôte, un opérateur encode le nom d’une rue et celle-ci apparaît sur l’écran !

Tous les bâtiments y sont répertoriés ainsi que le mobilier urbain, des arbres,… Si vous cliquez sur l’icône « lumière », vous obtenez une fiche avec la marque du réverbère, la date de placement, … Idem pour  les arbres avec le détail de son âge, son essence et sa santé. Bref, tout simplement hallucinant de technologie et surtout de centralisation de l’information.

Mais nous ne sommes pas au bout de notre ahurissement. Il en est de même en sous-sol avec tous les réseaux de câblages, d’égouttages. Ceci en 2005…

Sans être mesquin, chez nous en Belgique, lorsque nous ouvrons un trottoir pour réparer un câble, on a presque tendance à en tirer un nouveau car personne ne dispose d’un plan à jour de notre sous-sol.

Et pourtant cet échevin néerlandais lors de ses visites à Schaerbeek et à Liège, n’a jamais fait de remarque déplacée alors que l’homme devait se sentir plongé au 19ème siècle !

Un soir, j’assiste à un vernissage d’une exposition d’art naïf, organisée par Agnès Bogaert, la plus Schaerbeekoise des Everoises. Elle a peint de multiples affiches pour les marchés de Noël, le cortège carnavalesque, a animé un atelier avec un groupe d’enfants en vue de la réalisation d’un char pour le Scharnaval et est une artiste très reconnue. Agnès me parle d’une amie qui est à la recherche d’un espace pour implanter le musée d’Art spontané et naïf sur le territoire de Schaerbeek.

Tout à coup, je me rappelle qu’un local avait été initialement prévu pour une buvette destinée aux Halles de Schaerbeek dans un immeuble communal rénové rue de la Constitution mais que le projet n’a finalement pas abouti. Je l’ai mise en contact avec l’échevin de la Culture Georges Verzin. Depuis, le musée d’art spontané et naïf est installé rue de la Constitution près des Halles.

J’ai l’impression que le temps commence à se rétrécir pour faire aboutir des dossiers. Je lance donc des aménagements de stationnement en épis en vue d’augmenter le nombre de places dans les artères qui sont suffisamment larges.

En gros, cela a permis d’accroître l’offre de 30% ce qui dans certains quartiers, a véritablement constitué une bouffée d’oxygène pour celles et ceux qui peinaient et pestaient à trouver une place pour se garer le soir.

Nous remplaçons tous les cerisiers du Japon malades de l’avenue Général Eisenhower par trois essences d’arbres différentes et plus résistantes.

Une enquête de satisfaction est menée au sein de la population schaerbeekoise quant à l’évolution de la propreté publique. Et les résultats récoltés sont plus qu’encourageants et stimulants pour le service.

Au cours de cette législature, mon temps de loisirs est assez limité au vu de l’amplitude de mes compétences scabinales qui nécessitent que j’assiste à des réunions y compris en soirée.

Aussi lorsqu’il est parfois possible de joindre l’utile à l’agréable, je me rends à des vernissages d’expositions soit à la Maison des Arts soit à la Salle du musée de la maison communale. C’est l’occasion de rencontrer les artistes et aussi parfois d’avoir un coup de cœur. J’ai ainsi acquis plusieurs tableaux qui ornent mon salon et ma salle à manger. Notamment une œuvre de Marcel Sirault qui immortalisait la Salle des Mariages, lieu de tant de souvenirs pour moi.

C’est justement au retour de l’un de ses vernissages que le cauchemar va se produire.

Nous sommes en voiture à l’arrêt avenue princesse Elisabeth face au Boulevard Lambermont avec derrière nous la Cage aux ours. J’avance pour me positionner au centre du boulevard afin de tourner en direction du Pont Van Praet. Dans la voiture, nous discutions justement avec mon épouse : dîner à la maison ou un bon spaghetti au « Patatezak » ? Le choix du restaurant l’avait emporté, histoire d’être relax et de passer une agréable soirée en mode décompression.

C’est alors que tout bascule.

A demain.