Episode 112 : C’était au temps où Schaerbeek se rééquilibrait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 112

En ce samedi 11 mars 2006, le bal a comme thème « La vie en rose ». Certains y ont vu a posteriori une évidente métaphore de mon passage au PS. Il n’en était rien. Afin de permettre au plus grand nombre de convives (cette année-là 800), j’avais désormais fait le choix d’un thème basé sur une couleur, moins onéreux que de louer des déguisements. Et « la vie en rose » correspondait en fait à mon état d’esprit du moment et à celui auquel j’aspirais pleinement.

Vers 20h30, une table réservée pour 18 personnes se remplit. C’est Laurette Onkelinx accompagnée de proches qui avait réservé la table.

Tout à coup, la panique s’installe dans le camp de Bernard Clerfayt qui semble soucieux. Se dit-il que finalement je pourrais le quitter malgré l’incertitude du score qu’engrangera le PS tiré par Laurette Onkelinx nouvelle venue à Schaerbeek ?

Je remarque qu’à chaque fois que je prends le micro pour annoncer le déroulement de la soirée, on me scrute. Comme si c’était le lieu et le moment…

Toujours est-il qu’à peine une demi-heure après l’arrivée de Laurette Onkelinx, surgit Olivier Maingain suivi par le ban et l’arrière-ban du FDF. Il ne reste plus une seule place assise de libre dans les trois grandes salles.

Il a même amené dans son giron mon ami Didier Gosuin. Un comble après le coup de la réunion secrète à Schaerbeek pour lui barrer la route à la présidence du FDF. Mais soit.

La crispation est forte à certains moments. La pression ne se relâche en fait qu’au moment où je convie Bernard Clerfayt et Olivier Maingain à me rejoindre sur le podium pour la proclamation des résultats.

Aline Vijverman eut ainsi le privilège d’être la dernière Miss Schaerbeek jusqu’à aujourd’hui, Barbara Maes et Joëlle De Weerdt seront 1er et 2èmedauphines.

Ce fut le dernier bal des Classes moyennes avec dans l’assistance des grosses pointures du paysage politique bruxellois : Olivier Mangain, Isabelle Durant, Didier Gosuin, Laurette Onkelinx.

La veille de mon annonce, j’avoue avoir le cœur serré en voyant tous les seniors réunis en la Salle Sainte Suzanne pour élire celle qui les représentera en tant que miss Senior 2006 en ce jeudi 16 mars.

Après un après-midi festif avec une ambiance dont seuls les seniors schaerbeekois ont le secret, est élue Miss Senior 2006 Philo Meurens, qui du haut de ses 84 printemps, a enflammé l’assistance avec une chanson flamande qui se traduit par « As-tu un peu de temps pour moi ? ».

Lorsque le rideau tombe, je sais pertinemment bien que plus rien ne sera jamais comme avant. Une page va se tourner inévitablement. Mais j’ai la conviction qu’en ce qui me concerne, j’ai fait le bon choix. 12 ans plus tard, je peux le confirmer.

Vers 17 heures, je dépose des centaines de lettres à la poste. Elles sont adressées aux personnes qui ont suivi mes activités, aux membres de la section FDF, aux seniors. J’y explique le pourquoi de ma démarche.

Vers 17h30, mon GSM se met à vibrer sans répit. Il y a visiblement eu une fuite. Maingain, Clerfayt, Noël, Guillaume, mon ami Gosuin, tous essayent de me joindre.

Lorsque je vois que Didier Gosuin insiste, cela ne manque pas d’éveiller en moi des émotions. Comment ne pas se remémorer tout ce que nous avons réalisé pour relever Schaerbeek, toutes les fois où il m’a si bien conseillé, toutes ces fois où je ne voyais pas comment atteindre des objectifs à cause des bâtons dans les roues qui me mettait le Collège schaerbeekois lorsque j’étais sans budget et sans attributions mais que Didier, grâce à ses relais et son esprit visionnaire, m’a permis de relever tant de défis pour les Schaerbeekois ? Eté jeunes, la fête des enfants, la visite du roi Pelé,…

Bref, les images se bousculent. Mais je ne peux pas décrocher. Mon choix est fait et je ne ferai plus marche-arrière. Peut-être que si je m’étais ouvert à lui plus tôt de ce sentiment d’étouffer politiquement dans le giron de Bernard Clerfayt, les choses se seraient-elles rééquilibrées ? On ne refait pas l’Histoire et en ce qui me concerne, j’avais fait un choix en âme et conscience pour mon bien-être et (j’en étais convaincu et j’en suis encore convaincu) pour une meilleure orientation des projets à Schaerbeek.

Ma secrétaire Anne, que j’avais mise dans la confidence, tout comme mon chef de cabinet, m’informe que la presse téléphone au bureau également. Je décide donc de rentrer chez moi.

Avant cela, je vais me promener seul dans le Moeraske, la réserve naturelle derrière mon domicile. Je m’imagine bien que les heures et jours qui vont suivre, cela va « secouer ». J’évacue toutes les ondes négatives possibles que pour être le plus zen.

Lorsque je rejoins mon domicile, il est déjà 18h40. Régine, mon épouse, est là avec Thierry, un ami qui m’a aidé pour mettre en place la nouvelle version de mon site internet, outil qui s’avèrera très utile pour la suite de mon engagement schaerbeekois et grâce auquel aujourd’hui vous pouvez suivre mon histoire au quotidien.

Vers 19h, je réponds aux journalistes qui me téléphonent en les invitant à ma conférence de presse qui se déroulera le lendemain à mon domicile à 9h30. Pour le reste, je décide de ne faire aucun commentaire.

Je propose d’aller manger à l’extérieur, lorsque l’on sonne à ma porte. C’est Bernard Clerfayt qui est là sur le trottoir.

A demain.