Episode 115 : C’était au temps où Schaerbeek se recréait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 115

Lors de l’exposition « Carnaval » 2006 que j’avais mise sur pied, je suis évidemment « privé » d’être comme autrefois en avant-plan, ce qui interpelle une partie du public, dont le monde des carnavalistes avec lequel j’avais noué de bonnes relations au fil des ans.

Je reconnais que c’était de bonne guerre de la part de Clerfayt dont la colère ne diminuait pas à mon égard. L’idée de supprimer le Scharnaval plâne quelques jours dans l’air mais le Collège le maintient finalement, pouvant pleinement se reposer sur le service des Classes moyennes.

Lors d’une assemblée générale de l’asbl Schaerbeek la Dynamique, convoquée d’urgence, je démissionne volontairement de mon poste de président pour permettre à mon successeur Etienne Noël à l’échevinat des Classes moyennes d’avoir en main l’outil indispensable pour permettre aux événements programmés d’avoir lieu.

De par cette décision, Schaerbeek la Dynamique qui passait comme « l’outil de Van Gorp », est devenue une asbl d’intérêt public au service des animations schaerbeekoises. J’en suis très fier car je n’aurais pas pu supporter que cette magnifique mécanique organisationnelle disparaisse avec moi.

Non ce n’est pas un poisson d’avril. Cette année-là, le 77èmeScharnaval a lieu le samedi 1 avril. Pour la première fois depuis sa résurrection, je passe d’acteur à spectateur. Certes, lorsque j’ai vu le cuistax du Collège suivi par tout le défilé, j’avais l’étrange impression d’être orphelin.

L’ambiance va rester très électrique et même atteindre des moments de paroxysme dans les prochaines semaines.

Au niveau des projets initiés, certains sont détricotés, d’autres abandonnés comme les cours d’initiation à l’informatique pour les seniors, l’annulation de la taxe sur les phone et night shops, approche des élections oblige, pour ne citer qu’eux.

Depuis de très nombreux mois, le service Seniors avait programmé une excursion d’une journée à Escaupont, une petite localité située dans le Nord de la France avec repas gastronomique et après-midi dansant.

Bernard Clerfayt qui a repris la gestion du service seniors et qui se sent depuis une âme de GO, s’embarque dans un des deux cars pour les accompagner. De mon côté, je vais comme convenu à cette excursion mais avec mon véhicule personnel. Je suis déjà sur place lorsqu’ils arrivent.

Lorsque j’aperçois le Bourgmestre descendre d’un des bus je suis fort étonné, lui en me voyant devient blême et reprend son masque de colère qu’il affiche depuis mon départ du FDF.

Nous nous saluons toutefois poliment et nous installons bien loin l’un de l’autre dans la salle. Le repas se passe bien. Place ensuite à l’après-midi dansant. J’avoue avoir de l’entraînement depuis mes 5 années en tant qu’échevin des seniors. Je suis, disons, assez aguerri pour tenir le rythme des danses. Mais Bernard Clerfayt assure aussi très bien. Qu’il ait pris sur lui ou non, il joue le jeu.

Un moment donné, résonne la musique d’une danse mi Carioca et mi folklorique. Les seniors insistent pour que Bernard et moi dansions ensemble sur ce morceau.

Je me lève encouragé par les applaudissements. Bernard Clerfayt suit et met sa main autour de ma taille et nous voilà partis pour 5 longues minutes de cavalcade au rythme de la musique. Cela me semble vraiment très long, à vrai dire à n’en plus en finir mais dans l’assistance, le public était proche du délire !

Pour sa première véritable immersion dans une fête dansante, Bernard Clerfayt a dû se dire qu’il était tombé chez les fous. Lorsque l’on est mandataire local, il vous arrive parfois au gré de situations de devoir vous adapter. Ce n’est pas donné à tout le monde. Laurette Onkelinx pourtant alors Vice-Première Ministre excellait avec un naturel déconcertant dans ce genre d’exercice.

J’ai quitté Escaupont vers 16h30. Bernard a dû attendre la fin des réjouissances pour rentrer avec le car. Sa journée fut longue et harassante. Et dire que la campagne ne bat pas encore son plein !

Durant plusieurs jours, mon nouveau bureau ne dispose pas de téléphone, ce qui est contraire à la loi. Je signale donc que durant cette période j’utiliserai mon GSM privé et enverrai la facture au Secrétaire communal.

Cela provoque une quinte de toux chez Clerfayt qui se fâche ensuite sur le Secrétaire communal à qui il reproche de m’avoir permis d’utiliser la voiture du Collège durant 2 jours lors de l’entretien de mon véhicule privé. Je tiens à préciser que je payais évidemment l’essence et que ce véhicule était une vieille guimbarde de 25 ans d’âge. Soit, tout est bon dans ce contexte d’animosité exacerbée à monter le moindre petit détail anodin en épingle afin de polémiquer.

La presse qui se passionne pour ce bras de fer à Schaerbeek, ne se prive pas de relayer les critiques émanant des différentes parties.

Un samedi matin, je reçois un coup de téléphone d’Eddy Courthéoux, conseiller communal et président de la section PS de Schaerbeek pour que je le remplace lors d’une visite avec des candidats PS au sein d’une association turque située avenue Rogier.

J’avais déjà visité cette association à quelques reprises avec Bernard Clerfayt, Isabelle Durant et d’autres membres du Collège et Conseil communal. Comme à l’accoutumée, nous parlons de tout et de rien, bref une conversation sur les thèmes habituels et récurrents : propreté, logement, stationnement.

Mais trois semaines plus tard, je suis contacté par l’agence Belga.

A demain.