Episode 116 : C’était au temps où Schaerbeek se ressaisissait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 116

Trois semaines plus tard, quelle ne fut pas ma surprise, lorsque l’agence Belga me téléphone en me demandant pour quelle raison je suis en contact avec une association d’extrême droite turque !

Dans un premier temps, j’avoue ne plus trop situer la chose puis je comprends qu’il s’agit de cette visite où j’avais remplacé Eddy Courthéoux. J’ai beau expliqué en totale bonne foi que les sujets abordés n’étaient en rien polémiques et que cela fait des années que les élus de tous bords schaerbeekois fréquentent l’association, la machine est lancée.

Le tempo de la campagne étant ce qu’il était, il fallait juste attendre que l’orage passe. S’expliquer rimait presque avec se justifier mais au final sans résultat. Mieux valait opter pour le silence et poursuivre sa route.

Mais sincèrement, cette épisode me mit « les boules » car si au sein du Collège échevinal, il y avait bien quelqu’un qui avait toujours refusé toute compromission et qui plaçait les valeurs publiques sur un piédestal, c’était bien moi. Que ce soit dans la gestion quotidienne des services, dans le dossier du cimetière multiconfessionnel,…

Je me souviens d’ailleurs que 2-3 ans plus tôt, mon collègue Saït Köse (FDF) avait organisé une fête communautaire turque sur l’esplanade du parc Josaphat avec intervention en langue turque d’un représentant de l’ambassade. Au milieu de la plaine face au kiosque soit en plein espace public, se dressait une sorte de tipi indien.

A l’intérieur, des dignitaires turcs confortablement installés sur des fauteuils poufs moelleux. Le Bourgmestre est également présent de même que les échevins De Herde et Köse.

J’y passe la tête et mes collègues m’invitent à les rejoindre. Mon épouse me suit et là une personne qui monte la garde, lui refuse le passage. Je peux vous dire que nous entrions à deux ou je n’entrais pas. Eh bien…je ne suis pas entré. Et pourtant cela ne choqua strictement personne à l’intérieur. Alors lorsque l’on me taxa de fréquenter l’extrême droite turque, cette faribole d’accusation prêtait vraiment à sourire

Cette année, le Meyboom accueille un nouveau membre schaerbeekois en la personne de l’échevin Etienne Noël qui représente officiellement la Commune au sein du groupe.

Au cours du mois d’août 2006, je croise Vincent Vanhalewyn à l’époque secrétaire politique de la section Ecolo de Schaerbeek en revenant d’une réunion place Bremer.

Lors de notre discussion improvisée, il m’explique qu’il comprenait ma démarche surtout au vu de l’accord scellé entre le PS, Cdh et Ecolo. Je tombe des nues car jusqu’alors je pensais qu’une alliance Liste du Bourgmestre-PS aurait été possible et aurait été la meilleure des options pour les Schaerbeekois.

Quelques jours plus tard, je suis invité sur le canal à bord d’un bateau affrété par la RTBF dans le cadre d’un programme consacré aux élections communales.

A un moment donné, je me retrouve assis près d’Isabelle Durant. J’évoque avec elle le pré-accord. Je la sens mal à l’aise et cela me perturbe fortement. Je comprendrai deux mois plus tard.

Dans le même temps, Laurette Onkelinx présente sa liste complète pour le rendez-vous du 8 octobre. Nous avons une liste bien équilibrée et représentative de toutes les composantes de notre commune. J’y figure en 4èmeplace. Tout au long de la campagne électorale, j’apprends à mieux connaître mes camarades et tisse avec certains d’entre eux des liens qui perdurent encore aujourd’hui.

Ce fut une campagne très puissante à tous les niveaux en bien et en mal. J’ai en ce qui me concerne pu me reposer sur beaucoup d’hommes et de femmes qui m’ont pleinement soutenu. Des personnes de toutes les origines, de tous les âges qui se sont dépensés sans compter lors de ma campagne. Ce « vivre ensemble » avant l’heure était le résultat de toutes ces années de travail de terrain.

A demain.