Cumul refusé ou admis pour Isabelle Durant ?

Le Soir – Edition du 3 octobre 2007 par Martine Vandemeulebroucke

Ecolo. Le Conseil de fédération est seul juge

Josy Dubié, député régional et communautaire est aussi conseiller communal à Bruxelles. Deux mandats dont le cumul est interdit par les statuts d’Ecolo. Il a demandé une dérogation. Elle lui a été refusée. Marcel Cheron et Philippe Henry cumulent aussi des mandats de député et de conseiller communal. Ils ont obtenu une dérogation. Mais pas Thérèse Snoy qui ne pourra siéger au conseil de Braine-l’Alleud. Isabelle Durant verra sa demande de dérogation examinée vendredi par le Conseil de fédération d’Ecolo. Elle cumule un mandat de conseillère communale à Schaerbeek, de sénatrice et de secrétaire fédérale.

Pourquoi l’un obtient-il une dérogation et pas l’autre ? La question fait fréquemment débat chez les militants. « La règle de base, c’est l’interdiction du cumul des mandats politiques« , explique Roald Wyckmans, coordinateur du Bureau du Conseil de fédération. Les statuts d’Ecolo n’interdisent pas par contre le cumul des mandats de secrétaire fédéral (SF) avec celui d’élu communal ou fédéral. Mais cela se discute et les deux SF Jean-Michel Javaux et Isabelle Durant, qui comptent se présenter à la coprésidece d’Ecolo devront convaincre les militants d’Ecolo.

Pas de cumul donc mais des dérogations. « Ce n’est pas mécanique, précise Roald Wyckmans. Une personne n’est pas l’autre. Un moment n’est pas l’autre. Il est très périlleux de comparer. Tout dépend de ce que la personne met sur la table pour justifier la dérogation« . Le Conseil de fédération est composé d’une soixantaine de personnes issues des 15 régionales qui votent à la majorité des deux tiers. Il analyse la situation politique de l’élu mais écoute aussi les arguments de « sa » régionale. « C’est une analyse au cas par cas« , insiste Isabelle Durant.

Reste un problème : pourquoi si les statuts l’interdisent, certains élus se présentent-ils à un autre scrutin ? En principe, les candidats Ecolo doivent demander une dérogation préalable pour ne pas tromper l’électeur. Mais le parti lui-même donne parfois des signaux contradictoires en encourageant en 2006 les parlementaires à se présenter aux élections communales.

Illogique ? Ecolo, qui a toujours voulu axer son message sur le projet politique, a bien dû constater ces dernières années que ses électeurs votent de plus en plus pour des candidats et moins en case de tête. Il a fallu composer avec la « personnalisation  » du message. « Les électeurs évoluent, Ecolo aussi, constate Isabelle Durant. Faudra-t-il faire évoluer nos statuts ? Avec eux, nous avons voulu lutter contre le carriérisme et les baronnies mais il faut ausis une manière de fonctionner qui tienne compte de phénomènes naturels« . Comme l’envie de poursuivre une carrière politique alors que celle-ci est limiée à l’exercie de deux mandats successifs. Sauf dérogation.