Le Cdh n’entrera finalement pas dans la majorité schaerbeekoise : quel vaudeville !

Mais quel vaudeville ! On apprend donc que la majorité Liste du Bourgmestre-Ecolo après de nombreuses tractations, tergiversations et scenarios, s’était décidée à appeler le Cdh pour obtenir une majorité plus confortable et passer de 25 sièges à 30 sièges sur 47 au Conseil communal.

L’affaire était dans le sac et le nom de Marie Nyssens était même cité pour occuper le siège d’échevine. Mais c’était sans compter sur la rébellion en interne à la section Cdh de Schaerbeek de 3 des 5 élus à savoir Hamza Boukhari , Yussuf Ildiz, Emel Köse.

Il convient de préciser qu’au lendemain du scrutin électoral d’octobre 2018 qui avait renvoyé le Cdh dans l’opposition, avaient été élus les échevins sortants Denis Grimberghs et Mohamed El Arnouki ainsi que Marie Nyssens. C’est à la faveur de la démission des deux premiers que sont montés Hamza Boukhari et Cédric Mahieu.

Le groupe de 3 élus accueillit rapidement deux transfuges de la Liste du Bourgmestre, proches de l’ancien échevin Sait Köse qui n’avait pu se présenter en raison d’une affaire privée pendante devant les tribunaux.

C’est là que l’on ne peut que constater avec désolation et même consternation qu’au moment de confectionner une liste électorale (à Schaerbeek il faut 47 candidats), on en vient à poser des choix sur des personnes dont on ne connaît pas plus que cela les motivations, les engagements, les convictions.

A peine élus, les deux novices Emel Köse et Yussuf Ildiz tournaient déjà casaques, déçus de ne pas avoir eu leur part de gâteau au sein de la Liste du Bourgmestre. On se déclara indépendants avant de rallier le Cdh.

Et là, deuxième erreur. Si Bernard Clerfayt avait mis ces deux personnes sur sa liste sans se soucier davantage qu’en cas d’élection, elles pourraient être tentées de faire monter les enchères, au Cdh on n’a visiblement pas non plus mesuré la portée d’accueillir deux élus bien davantage tracassés par leurs petites personnes. C’est bien de passer de 3 à 5 élus, encore faut-il pouvoir les canaliser et avoir un minimum d’objectifs en commun.

Hamza Boukhari , Yussuf Ildiz, Emel Köse affirment dans une lettre reproduite en grande partie par La Dernière Heure (cliquez ici), qu’ils ont en gros été mis devant le fait accompli par les deux autres conseillers communaux Cedric Mahieu et Marie Nyssens. C’est possible.

Mais le fait est aussi que leurs exigences pour marquer leur accord sur une montée dans la majorité, relevaient du pur délire. En vrac, comme cité dans le quotidien : partage du mandat d’échevin entre Marie Nyssens et Hamza Boukhari, le recrutement en CDI d’Emel Köse dans le domaine du handicap, la révision des horaires libres de stationnement sur certains quartiers, la fixation définitive des positions nominatives pour les six premières places sur la liste des prochaines élections de façon suivante : 1. Marie, 2. Hamza, 3. Emel, 4. Cédric, 5. Violette, 6. Yussuf. Ou, encore, une redistribution des mandats locaux en fonction de la visibilité offerte, de l’engagement local et de la compétence, etc. »

Qui dit mieux ? Un emploi, une liste établie 5 ans avant les élections, du clientélisme de quartier,… Bigre, elle fait peur la vision politique du Cdh schaerbeekois.

Je le pense de plus en plus maintenant que je suis au balcon de la vie politique schaerbeekoise même si je reste disponible et attentif à la section PS de Schaerbeek, le bashing de la politique en général et le décumul intégral ont fait fuir les citoyens qui avaient autrefois envie de s’investir avec passion, conviction, sérieux et idéologie dans la vie politique.

On en voit ici le triste résultat. Peut-être valait-il dans ces conditions que le Cdh ne monte en effet pas dans la majorité schaerbeekoise.