Le message radiophonique de Sarkozy aux FARC

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 Voici le texte du message radiophonique adressé par le président Nicolas Sarkozy aux otages des FARC et en particulier à la franco-colombienne Ingrid Bétancourt.

« Bonjour, je suis Nicolas Sarkozy, le président de la République française. Je m’adresse à vous qui êtes retenus en otage, je m’adresse à vous en mon nom personnel mais surtout au nom des 62 millions de Français et, je crois pouvoir dire, au nom de toutes les femmes et de tous les hommes de bonne volonté qui, partout dans le monde à l’unisson, réclament votre liberté.

Avec eux, je refuse l’idée de vous laisser en perdition. Je me suis engagé pour vous. Je me suis engagé à vous arracher à un destin inhumain. Ceux qui vous détiennent font une erreur tragique. Ils s’égarent. Ils s’isolent. La communauté internationale est unanime à condamner leurs méthodes. Il est temps pour eux de le comprendre et de faire preuve d’initiative.

Les documents qui viennent d’être publiés nous ont bouleversés. Ils montrent le visage de la souffrance. Ils révèlent l’âme du désespoir. C’est pourquoi, je veux m’adresser à vous tous pour vous apporter le message de solidarité de la France. Solidarité avec la Colombie, qui vit une tragédie quotidienne dont plus personne ne perçoit le sens; solidarité avec vous, retenus injustement, cruellement, en otages; solidarité avec vos familles, avec vos amis, qui mesurent le temps perdu sur le calendrier des souvenirs.

A tous, je veux le dire : la France ne vous oubliera pas. Elle ne vous oubliera jamais. En ce moment même la France recherche  de nouveaux moyens pour vous rendre la liberté, pour vous rendre aux vôtres et à la vie. L’urgence d’une solution est devenue encore plus évidente aux yeux de tous. J’aurai, avec la discrétion qui s’impose, tous les contacts nécessaires pour atteindre le seul objectif qui m’intéresse : votre liberté.

J’ai déjà eu de nombreux échanges personnels avec des dirigeants qui, à un titre ou à un autre, peuvent nous aider à avancer : en premier lieu, le président Alvaro Uribe, avec lequel j’entretiens un dialogue suivi; le Président Chavez que j’ai reçu à Paris; le président des Etats Unis dont trois compatriotes figurent parmi vous. Je poursuivrai sans relâche cette action en m’assignant une obligation de résulat.

Pour terminer ce court message d’amitié, de solidarité et d’espoir, je veux m’adresser plus particulièrement à Ingrid Betancourt, ma compatriote.

Je veux vous dire, chère Ingrid, mon admiration pour votre dignité, pour votre courage dans une situation où des êtres plus faibles auraient perdu jusqu’à leur humanité; je veux vous dire l’affection des vôtres, avec lesquels j’entretiens une relation confiante et régulière. Je veux vous apporter le témoignage du refus de la France d’accepter l’inacceptable.

Ingrid, nous ne vous laisserons jamais tomber. Je vous supplie d’avoir confiance. Nous y arriverons. Il faut que vous teniez parce que votre famille vous attend. »

Ce message devrait en principe être entendu par les otages qui disposent de quelques postes de radio.