Portrait : Eric André

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Il y a déjà 3 ans que le député bruxellois Eric André (MR) s’éteignait des suites d’une longue maladie à l’âge de 50 ans à peine. Une disparition brutale qui affecta la classe politique bruxelloise au sein des différentes familles politiques.

Eric André était économiste de formation et avait obtenu une licence et une maîtrise en Sciences économiques appliquées à l’Université Catholique de Louvain ainsi qu’un « Master in Business administration » à la Cornell University aux Etats Unis.

Sa connaissance des matières financières et fiscales était saluée de tous. Il fut d’ailleurs chargé de cours et président, administrateur de plusieurs sociétés.

En 1985, Eric André qui a intégré la famille libérale, est chef de cabinet de François-Xavier de Donnéa. Au niveau local, il est conseiller communal à Uccle à partir de 1988.

Aux élections régionales de 1989, il est élu député et sera reconduit à chaque élection. Il siègera également au Parlement de la Communauté française.

En 1995, il intègre le gouvernement de Charles Picqué et se voit confié le poste de Secrétaire d’Etat en charge des Travaux publics et des Sites économiques désaffectés. En 1999, il fait partie du gouvernement bruxellois avec le portefeuille de Secrétaire d’Etat à l’Aménagement du Territoire, Patrimoine, et du transport rémunéré des personnes.

C’est sous sa houlette que commence à s’élaborer le PRAS (plan régional d’affectation du sol). A son actif également la remise en fonction de plusieurs fontaines publiques à Bruxelles ou encore les panneaux jaunes et bleus qui masquent encore aujourd’hui les chantiers en cours.

En octobre 2000 ont lieu les élections communales. Eric André brigue le mandat de bourgmestre d’Uccle mais le résultat de Stéphane de Lobkowicz lui barre la route. Ce dernier a obtenu davantage de voix de préférence et est initialement soutenu par une majorité de conseillers communaux au sein de son parti mais pas au sein du conseil communal ucclois. Eric André est quant à lui soutenu par une minorité d’élus de sa liste mais par une majorité au Conseil communal. Finalement, la saga uccloise se terminera avec la désignation de Claude Desmet au poste de bourgmestre d’Uccle.

Eric André, qui a entre temps quitté (poussé vers la porte diront certains) le gouvernement bruxellois, intègre toutefois le Collège des Bourgmestre et Echevins d’Uccle en tant qu’échevin des finances et des cultes suite au vote d’une ordonnance au Parlement bruxellois autorisant un second tour en cas de blocage au Conseil communal.

Eric André qui avait des origines italiennes et parlait couramment la langue, était un travailleur de l’ombre notamment dans les matières fiscales et budgétaires. Il présida aussi l’Association des Ville et communes de la Région bruxelloise.

Lors de la campagne électorale en vue des élections régionales de 2004 où nous étions tous les deux candidats (il occupait la 71ème place sur la liste MR), j’ai participé à quelques débats citoyens notamment à Schaerbeek où il était également présent. Je conserve de lui l’image d’un homme très sincère, humain et d’une grande correction. Il décrochera son siège grâce à ses 3.914 voix de préférence.

Quelques mois plus tard, la maladie fut diagnostiquée. Il connut des hauts et des bas, s’écartant pour raisons de santé de la vie politique bruxelloise et locale.

Quelques semaines avant son décès, au mois de mai 2005, il était pourtant encore très optimiste et avait même fait une apparition à la Fête de l’Iris. Depuis le scrutin d’octobre 2000, les épreuves n’avaient pas manqué et l’avaient très probablement marqué plus qu’on ne le pense.

Je ne connaissais pas intimement Eric André mais sa mort m’a, à l’époque, profondément bouleversé car elle était bien la preuve que la vie d’un(e) homme/femme politique n’est pas toujours aussi rose qu’on pourrait l’imaginer : des heures d’investissement souvent au détriment de la vie privée et des loisirs, un rythme de travail effréné, du stress, de la pression et parfois aussi des moments très difficiles qu’il n’est pas toujours aisé de pouvoir surmonter et qui au final se répercutent, j’en suis persuadé, sur la santé.

Il y a 3 ans déjà, Bruxelles perdait l’une de ses figures de proue…