Portrait : Shashi Tharoor

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 J’ai découvert Shashi Tharoor à la faveur de la lecture récente d’un de ses ouvrages « Le grand roman indien » que m’avait conseillé un ami. Je ne connaissais jusqu’alors absolument pas ce haut fonctionnaire onusien, également reconnu pour ses nombreuses publications.

Shashi Tharoor est né en 1956 à Londres mais est de nationalité indienne. Sa famille est originaire de la province du Kerala. Il a suivi sa scolarité à la Montfort School à Yercaud, puis à la Bombay Scottisch School et à la Campion School de Bombay. Ses études secondaires se dérouleront au Collège Saint Xavier de Kolkata. Il décrochera un diplôme en Arts et Histoire au Collège Saint Stephen de New Delhi puis complètera sa formation à la Tufs University du Massachusetts en Droit et Diplomatie.

Shashi Tharoor a toujours été précoce. Ainsi, dès l’âge de 6 ans, il lit et écrit parfaitement et est publié à l’âge de 10 ans !

En 1978, quelques semaines après avoir quitté son université américaine, il devient fonctionnaire des Nations Unies à seulement 22 ans. Il travaille au Haut Commissariat des Réfugiers et est notamment appelé à gérer la crise des « boat people ». En 1996, il est nommé responsable des opérations de « peacekeeping » en ex-Yougoslavie.

De janvier 1997 à juin 1998, il est l’assistant du secrétaire général de l’ONU, Koffi Annan et directeur de la communication et des projets spéciaux du Secrétaire Général.

En 2001, continuant à gravir les échelons onusiens, il est nommé Sous Secrétaire Général des Nations Unies avec la responsablité de la communication et de l’information au public.  En 2003, il sera chargé de coordonner le programme de multilinguisme de l’ONU.

En 2006, l’Inde annonce qu’elle soutiendra la candidature de Shashi Tharoor lors du vote pour désigner un successeur au Secrétaire Général sortant Kofi Annan. Cette fois-ci, le poste doit échoir à un représentant du continent asiatique.

Lors des 4 séances de vote, Shashi Tharoor arrive toujours deuxième derrière Ban Ki-Moon. Finalement, c’est ce dernier qui sera désigné. Candidat malheureux, Shashi Tharoor ne laissera toutefois pas transparaître une quelconque amertume, se consolant probablement en s’affirmant dans sa facette d’écrivain.

En effet, parrallèlement à sa fulgurante carrière de diplomate, Shashi Tharoor se distingue par ces très nombreuses publications tant dans la presse qu’au niveau littéraire. A l’âge de 10 ans, il publie déjà son premier petit ouvrage ! Ainsi, il signe un grand nombre de tribunes et d’articles dans des revues et journaux comme Time, Newsweek, The Indian Express, The New York Times, The Washington Post, …

Son style et son analyse toujours si justes y sont très appréciés. En 1989, il écrit en anglais « Le Grand roman indien » qui ne sera traduit que dans le courant des années 90. Cet ouvrage est chaleureusement salué par la critique. Il s’agit d’une grande fresque satirique de l’Inde moderne, couvrant notamment la période de l’indépendance.

Shashi Tharoor est également un passionné de cricket et écrit régulièrement dans des publications spécialisées. Il est titulaire de nombreuses distinctions et récompenses comme le prix du meilleur livre en langue indienne en 1990 lors de la parution de son roman « The Great Indian Novel », Docteur Honoris Causa de l’Université de Bucarest, « Global Leader of Tommorow » lors du sommet de Davos en 1998,…

Père de deux grands garçons, l’un d’eux travaille à Honk Kong en tant que journaliste au Time Magazine, suivant d’une certaine manière les traces de Shashi Tharoor. Un homme doté d’une brillante culture et d’un sens aigu de la connaissance diplomatique de terrain, qui concilie cela avec une fabuleuse passion pour l’écriture. Sans conteste un savoureux mélange qui nous donne une personnalité aussi brillante et intéressante.