Portrait : Michel de Grèce

Lors de mes dernières vacances, j’avais reçu en prêt d’un ami un livre dont l’auteur est Michel de Grèce. A mon retour, j’ai souhaité en savoir plus sur ce prince ayant fait partie de la Cour royale de Grèce lorsque la monarchie régnait encore à Athènes dans les années 60.

Une vie princière pas si idyllique que cela mais parsemée de moments décisifs qui ont amené Son Altesse Royale le Prince Michel de Grèce à s’épanouir pleinement dans sa voie : l’Histoire et devenir un auteur et biographe de renom.

Michel de Grèce est né le 7 janvier 1939 à Rome. Il est le fils unique du prince Christophe de Grèce (fils cadet du roi Georges I de Gr!ce) et de la princesse Françoise d’Orléans (soeur du comte de Paris). Son père s’est marié en première noces avec une riche héritière américaine qui décèdera en 1923. En 1929, ses parents se marient à Palerme, contractant l’un des rares mariages entre un prince orthodoxe et une princesse catholique pour cette époque. Le couple vit une existence dorée et oisive, étant même sollicités pour occuper le trône de Lituanie, jusqu’à ce que le prince Christophe soit runié par son administrateur de biens.

Christophe et Françoise de Grèce vivent alors des années difficiles. C’est à cette période que naît Michel à Rome où le couple s’est installé mais le bonheur familial sera de courte durée. En 1940, le prince Christophe qui se rend à la Cour à Athènes, est victime d’un abcès au poumon au cours de son voyage et décède. Commence alors une existence d’un point de vue économique très précaire pour le petit Michel et sa mère.

La princesse Françoise vend notamment des bijoux dans des salles de ventes parisiennes pour subvenir à leurs besoins et décide de quitter Rome et son régime fasciste qui y règne en maître. Souhaitant s’établir à Athènes après du roi Georges II, la princesse Françoise est mise en garde par ce dernier de l’imminence de la guerre. Elle décide alors de rejoindre sa famille française au Maroc. Michel grandit durant quelques années au palais de Larache avec ses grands-parents et cousins.

Alors que des membres de la famille d’Orélans soutiennent le maréchal Pétain, la mère du prince Michel estime que seul De Gaulle peut sauver la France. Ces divergences d’opinion la contraindront à quitter le palais de Larache et et à s’installer à Tanger avec le petit Michel.

En 1944, Michel de Grèce âgé d’à peine 5 ans s’installe ensuite avec sa mère à Malage en Espagne. Leur situation fianncière s’améliore nettement grâce à la vente de plusieurs biens immobiliers notamment en Sicile.

En 1948, ne pouvant retourner en Grèce en pleine guerre civile, ils s’installent à Paris auprès d’une soeur de la princesse Françoise qui décline de plus en plus au niveau de sa santé. En 1953, elle décède et sera enterrée au cimetière royal grec de Tatoï auprès de son époux. Michel n’a que 14 ans.

Comme il le racontera dans son autobiographie « Mémoires insolites« , Michel de Grèce choisit de s’établir auprès de son oncle le comte de Paris, frère de sa mère. Le comte de Paris est père de 11 enfants, ce qui ne facilitera pas dans un premier temps l’adaptation du jeune orphelin mais doté d’un caractère très mature pour son jeune âge, il se familiarisera au fur et à mesure avec cette ambiance de grande fraterie où il trouvera sa place.

Le comte de Paris, préténdant au trône de France, reçoit beaucoup dans son manoir aux environs de Paris, l’occasion por Michel de Grèce de côtoyer tout le gratin politique, culturel et économique de la France des années 50-60.

Après sa scolarité, en partie en internat, il décroche un diplôme de Sciences Politiques en 1960. C’est alors qu’il regagne la cour royale de Grèce et s’engage dans l’armée pendant 4 ans. Cousin du jeune roi Constantin, de Sophie de Grèce (devenue aujourd’hui reine d’Espagne), du duc d’Edimbourg,…et de nombreux princes européens, il assiste aux différents événements royaux de cette époque.

En 1965, il renonce au trône de Grèce pour pouvoir épouser celle qu’il aime Marina Karella, peintre et sculpteur appartenant à la haute bourgeoisie grecque. Le couple s’installe à Athènes et aura deux filles.

Un coup d’Etat renverse en 1967 la monarchie. La Grèce vivra des années bien sombres avec le régime des Colonels. Contrairement aux autres membres de la famille royale grecque poussés à l’exil et interdits de revenir sur le sol grec, Michel de Grèce ayant renoncé au trône peut aller et venir à sa guise.

Polyglotte, doté d’une très grande culture, il décide de se lancer dans l’écriture et publie en 1970 son premier ouvrage « Ma soeur l’histoire, ne vois-tu rien venir ? » qui remporetra le prix Cazes. Depuis, il s’est spécialisé dans les biographies et a publié plus d’une dizaine de livres dont « Joyaux des couronnes d’Europe », « Le palais des larmes », « Le dernier sultan », « La Bouboulina », « L’impératrice des adieux », « Les joyaux des tstars » et récemment en 2007 « Le Rajah Bourbon » qui retrace l’histoire de la descendance d’un prince Bourbon en Inde.

Aujourd’hui, Michel de Grèce est fréquemment invité à titre de conférencier et vit pleinement de sa passion pour l’Histoire, lui qui en est aussi de par sa naissance l’un des acteurs assez atypiques.