Portrait : Vigdis Finnbogadottir

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L’Islande, un pays d’Europe dont on ne parle que rarement. Vigdis Finnbogadottir en fut la Présidente de 1980 à 1996, devenant la première présidente élue démocratiquement à la tête d’un pays européen.

Née en 1930 à Reykjavik, la jeune Vigdis grandit au sein d’une famille bourgeoise. Son père est ingénieur civil et enseigne à l’Université d’Islande. Sa mère est infirmière et fut Présidente de l’Association des Infirmières islandaises pendant plus de 36 ans.

Après ses études secondaires, Vigdis s’expatrie en France où elle étudie la littérature française à l’Université de Grenoble puis à la Sorbonne de 1949 à 1953. Elle décroche ensuite un diplôme en Histoire du théâtre à l’Université de Copenhagen et un Professional Graduate Certificate in Education à l’Université d’Islande ce qui lui permet d’enseigner la langue française dans les pays anglo-saxons.

Bien que déjà impliquée politiquement, elle participera activement à une grêve des femmes qui paralysa l’Islande, Vigdis Finbogadottir est l’initiatrice d’une école de formation de guides touristiques. Elle lance également la première troupe de théâtre national d’Islande.

De 1972 à 1980, elle prend la tête de la Reykjavik Theatre Compagny. Elle enseigne parallèlement le français à l’Université d’Islande et dans un programme linguistique diffusé par la télévision nationale. De plus en plus impliquée au niveau culturel, elle devient membre du comité consultatif des affaires culturelles des pays nordiques de 1976 à 1980.

Forte de cette aura médiatique et très populaire dans son pays, Vigdis Finnbogadottir devient présidente en 1980 et restera à la tête de l’Etat jusqu’en 1996, briguant 3 mandats successifs.

Francophile mais également très ouverte vers les autres cultures du continent européen, Vigdis Finnbogadottir n’a jamais perdu cette proximité avec le public même au cours de ses mandats. Il n’était ainsi pas rare de la voir en vacances dans le sud de l’Espagne comme une touriste ordinaire, juste accompagnée de sa fille adoptive.

Depuis 1996, elle préside le Conseil des gouvernantes du monde à la John F.Kennedy School of Government de Harvard. Titulaire de nombreux prix, elle a fondé le Young International Women’s Council ayant pour objectif de protéger les droits individuels des femmes.

Toujours très investie sur le terrain, elle a été nommée ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO et représentera de janvier 2009 à décembre 2010 l’Islande au Conseil de Sécurité de l’ONU  dans le « bloc » de l’Europe occidentale.