Portrait : Patrick Bourrat

Schaerbeek Patrick Bourrat 

Patrick Bourrat est né en 1952 à Tunis. Après des études de droit à Bordeaux, il débute sa carrière de journaliste à France 3 Aquitaine avant d’être engagé en 1979 à TF1 où il intègre rapidement le service « politique étrangère ».

En 1982, il ouvre d’ailleurs le bureau de TF1 à Jérusalem. Il devient Grand Reporter et couvre des événements historiques comme la révolution de velours en Tchécoslovaquie, la chute de Nicolae Ceaucescu en Roumanie ou encore la chute du Mur de Berlin en 1989.

En 1991, Patrick Bourrat est envoyé par TF1 en Irak où il couvre la Guerre du Golfe. il sera fait prisonnier avec un groupe de journalistes par les forces irakiennes dans la région de Bassorah mais sera relâché après quelques jours sain et sauf.

En 1993, correspondant de la chaîne française à Moscou, il est en première ligne lors de l’assaut du Parlement -où s’étaient retranchés des députés en opposition avec Boris Eltsine- par les forces russes. Son caméraman sera tué, lui sera touché d’uen balle dans le bras.

Cela ne le freinera toutefois pas puisqu’il continuera à exercer en tant que « Grand reporter » son travail sur les différentes zones de conflit du globe : Proche-Orient, Timor oriental, Tchétchénie, ex-Yougoslavie,…

Patrick Bourrat avait peu à peu familiarisé le télespectateur avec la dure réalité du terrain par temps de guerre. Couvrant l’actualité sans sensationnalisme mais avec rigueur et souvent le plus de recul possible pour laisser l’avant-plan aux témoignages des populations locales.

Lors de manoeuvres de l’armée américaine au Koweit en décembre 2002, en prélude à l’invasion de l’Irak de Saddam Hussein, Patrick Bourrat est heurté de plein fouet par un char Abrams (70 tonnes…) qui le projette contre des barbelés. Le journaliste tentait à ce moment-là d’écarter son caméraman de la zone de manoeuvre où se déployait l’engin.

Les médecins américains de l’hôpital de campagne diagnostiquèrent dans un premier temps seulement 4 côtes cassées, rien de grave. Ces premiers examens ne décelèrent pas que sa rate avait éclaté et qu’un de ses reins avait été touché. Il succombera à une hémorragie interne dans la nuit.

Plusieurs confrères journalistes fondèrent en mémoire de Patrick Bourrat une association qui porte son nom et qui vise à permettre la poursuite de la scolarisation des enfants dans les zones du monde les plus fragiles et/ou en guerre.

Un bel hommage à ce journaliste de talent, qui a su tout au long de sa trop courte carrière conscientiser le public français et belge par le biais de ses reportages de qualité.