Portrait : Sergio Vieira de Mello

Schaerbeek Portrait Vieira de Mello

Son nom ne vous est peut-être pas familier mais son action au sein de l’ONU durant de longues années et son assassinat à Bagdad ne vous sont probablement pas inconnus.

Sergio Vieira de Mello est né au Brésil en 1948. Il poursuit ensuite des études à Paris où il décroche un doctorat en Philospohie à la Sorbonne puis en Lettres et Sciences humaines.

En 1969, il débute sa carrière de fonctionnaire international aux Nations unies d’abord au Haut-commissariat pour les réfugiers (HCR), puis en tant que conseiller politique de la force de l’ONU au Liban. Il sera chargé de mission par le Secrétaire général de l’ONU en ex-Yougoslavie avant d’être nommé en 1998 comme coordinateur de l’aide humanitaire d’urgence. Il sera également nommé administrateur des Nations Unies au Timor oriental avant de prendre la tête du Haut-commissariat aux Droits de l’homme.

Connaissant ses talents et ses grandes capacités de fin diplomate de terrain, Koffi Annan, Secrétaire général de l’ONU, le désigne en tant que son représentant personnel en Irak. A cette époque, le pays vit les premiers mois de la guerre qui a chassé du pouvoir Saddam Hussein.

La mission de Viera de Mello n’est pas aisée : apporter l’assistance logistique et humanitaire à une population irakienne déjà très éprouvée par le guerre.

Un attentat suicide touche le 19 août 2003 le quartier général de l’ONU à Bagdad. L’explosion est d’une violence inouïe et tue 22 membres du personnel dont de nombreux irakiens. Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Sergio Vieira de Mello prisonnier des décombres, succombera à ses graves blessures aux jambes.

Il était marié et père de deux fils. Sa dépouille sera rapatriée au Brésil afin que sa maman, trop âgée et affligée, par ce décès puisse se recueillir une dernière fois. Il sera ensuite enterré près de Genève. Sur sa tombe au cimetière des Rois de Genève, figure ces mots « L’intégration de tous les courants constitue le progrès de l’humanité« .

Les circonstances de l’attentat n’ont à ce jour pas pu être clairement établies. On a évoqué la piste terroriste d’Al-Qaedda, des proches de Saddam Hussein et même une complicité interne au sein du bâtiment onusien.

Cet attentat a profondément choqué l’establishment diplomatico-humanitaire. Il faut, en effet, remonter à 1961, date à laquelle le Secrétaire général de l’ONU, le Suédois Dag Hammarskjöld décéda suite à l’explosion de son avion en Rhodésie du Nord (aujourd’hui Zambie) pour se souvenir de l’assassinat d’un fonctionnaire international de si haut rang dans l’exercice de ses fonctions pour la paix.

Homme de dialogue, brillant universitaire, ce parfait francophile, toujours élégant, s’était caractérisé au cours de ses 34 années passées au service de l’ONU par son habileté à trouver des consensus entre parties adverses.

Ce 19 août 2003, la diplomatie internationale et les Irakiens au premier rang, ont perdu un très grand homme.