Un Eros Center de plus en plus hypothétique

Le Soir – Edition du 11 septembre 2007 par François Robert

Schaerbeek. Majorité et opposition sont contre l’installation d’un Eros Center, rue d’Aerschot. Le projet de Franky De Coninck cabre les politiques. Le modèle anversois est inexportable tel quel.

L’Eros Center, rue d’Aerschot à Schaerbeek, ce n’est pas pour demain. Après le bourgmestre Bernard Clerfayt (MR), c’est au tour de Laurette Onkelinx (opposition PS) de mettre les pendules à l’heure : « Il n’est pas question qu’un promoteur privé nous dicte une politique à suivre en matière d’encadrement de la prostitution. le projet de Villa Tinto, à Anvers, n’est pas exportable tel quel à Schaerbeek. »  

C’est en 2006 que l’on a commencé à parler de ce « méga-bordel ». L’entrepreneur Franky De Coninck, propriétaire de la Villa Tinto à Anvers, rêve d’installer un Eros Center bis à la rue d’Aerschot. Il contacte dès lors les autorités schaerbeekoises pour recevoir une réponse assez mitigée. Entre temps, la police de la zone a vu sur place le fonctionnement de l’Eros center anversois et a fait rapport.

Dix-huit mois plus tard, rien de neuf sur le pavé de la rue d’Aerschot, malgré le récent tapage médiatique. Aucun fait tangible mais des opinions plus tranchées. Ainsi, le bourgmestre Bernard Clerfayt n’a pas apprécié toute cette agitation alors qu’aucun élément neuf ne le justifiait.

« Je ne suis pas opposé au principe d’un mégocomplexe. Mais ce projet est loin d’être mûr. Nous sommes contre toute extension de la prostitution à Schaerbeek. Notre souhait est de limiter le nombre de bars dans l’artère, pas de l’augmenter« . En clair, ce projet n’est envisageable que si la prostitution quitte les bars pour rejoidnre l’Eros Center. En outre, le bourgmestre n’imagine pas une politique qui ne soit pas concertée avec les habitants et les associations qui s’occupent de prostitution.

Quant à Laurette Onkelinx, qui dirige la deuxième force politique à Schaerbeek, elle tient le langage suivant : « J’ai personnellement visité cette Villa Tinto à Anvers. Le contexte y est très différent de celui de Schaerbeek. La prostitution était là-bas dispersée et ce projet s’est réalisé dans un contexte de rénovation urbaine. A Schaerbeek, il n’y a aucune étude d’impact sérieuse et aucun débat politique de fond. Ce projet n’est pas mûr. Tel qu’il est présenté, le PS n’en veut pas. »