Portrait : Valérie Wertheimer

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Le nom de Valérie Wertheimer n’est peut-être pas très connu du grand public et pourtant cette femme (milliardaire) consacre toute son énergie à la défense des droits de l’enfant en luttant via son association « Action innocence » contre la pédophilie sur internet.

Née à Paris et après avoir entamé des études de droit, la jeune femme parcourt le monde afin d’organiser des symposiums pour hommes d’affaires. C’est lors d’une de ses réunions qu’elle rencontrera son époux, Gérald Wertheimer. Ce dernier possède avec son frère le groupe de luxe comprenant Chanel mais aussi Bourjois, Erès,…sans compter des vignobles, des oeuvres d’art ou encore des chevaux de course. En 2004, le magazine Forbes le plaçait au 73ème rang des milliardaires…

Le déclic survient en 1994 alors que Valérie Wertheimer se rend en Thaïlande avec des amis. Elle prend pleinement conscience de l’horreur du tourisme sexuel et décide d’agir.

Comme elle le déclarait dans une interview au Figaro, « au milieu des années 90, les gouvernements étaient alors plus préoccupés par la cyber-criminalité financière que par l’exploitation pédophile sur le Net ».

En 1999, elle fonde l’association « Action innocence » (www.actioninnocence.org) pour lutter contre la pédophilie sur le net. L’association qui a aujourd’hui le statut d’ONG, démarre son champ d’action en Suisse où grâce aux fonds récoltés par Valérie Wertheimer 5 psychologues et un policer se rendent dans les écoles afin de parler aux enfants de 7 à 12 ans de leur programme de prévention. 5.000 enfants ont suivi ce programme éducatif qui est reconnu par le département de l’instruction publique de Genève.

Seconde étape : cibler et conscientiser les parents et les entreprises. En 2002, Valérie Wertheimer parvient à impulser une loi dans le code pénal suisse qui punit la possession d’images pornographiques (électroniques ou non) mettant en scène des enfants.

La même année, elle met en place une banque de données d’empreintes d’images pédophiles qui centralise celles que possèdent déjà les services de police européens. Une banque de donnée au budget colossal : 250.000 euros rien que pour son développement.

Valérie Wertheimer déclarait lors d’une de ses allocutions pour lever des fonds pour son association : « Internet est un outil de connaissance extraordinaire mais c’est aussi un défouloir de toutes les perversités humaines. En 2003, il y a eu une augmentation de 70% des sites pédophiles. On en recense aujourd’hui plus de 250.000. Environ 1,5 million d’images pédophiles circulent sur le Net. En France, 45% des enfant qui chattent sur la toile sont sollicités à des fins sexuelles. Il faut que cela cesse« .

Régulièrement, des soirées avec invités triés sur le volet ont lieu à Paris ou à Genève pour récolter des fonds pour Action Innocence qui a aussi une « antenne » belge.  Car ce combat a un prix élevé mais comme le disait Valérie Wertheimer interrogée à ce sujet « notre action a un prix, que je ne donnerai pas car la protection des enfants n’en pas. » 

(Copyright photo : Point de Vue)