Portrait : Rigoberta Menchu

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Rigoberta Menchu Tum est née à Chimel dans les hauts plateaux du Guatemala en 1959. Elle est une maya quiché (l’une des 22 communautés  indiennes du Guatemala) et n’a appris la langue espagnole qu’à l’âge de 20 ans.

Rigoberta déclare avoir dû commencer à travailler dès l’âge de 5 ans dans les domaines agricoles de la région où des familles entières de l’ethnie maya étaient envoyées. Son petit frère décèdera d’ailleurs au travail.

Devenue adulte, elle milite avec sa famille au sein de la CUC (Comité d’Unité Paysanne) contre les actions des militaires et leurs abus envers les droits de l’homme. C’est lors d’une intervention des forces de l’ordre en janvier 1980 qu’une vingtaine de paysans dont son père meurent brûlés dans un incendie.

Devenue une cible du gouvernement du Guatemala de par sa condition de porte-parole des indiens opprimés, elle doit s’exiler en 1981 au Mexique. Elle a, à ce moment-là, déjà perdu ses parents et un frère tués par la répression.

En 1983, elle devient célèbre mondialement avec la parution de sa biographie « Moi, Rigoberta Menchu«  régigée par Elisabeth Burgos sur base d’entrevues. Cet ouvrage raconte son enfance difficile dans un milieu rural très dur, sa vie ensuite comme servante à la capitale, les meurtres de membres de sa famille et une histoire en fin de compte assez courante du quotidien des indigènes en Amérique centrale.

Le livre sera traduit en 11 langues permettra d’attirer l’attention -jusque là assez minime- sur le conflit dont les Mayas étaient victimes au Guatemala.

Ses détracteurs affirment que ce livre contient en fait de nombreuses inexactitudes et inventions, ses partisans en revanche affirment le contraire…

En 1992, année du 500ème anniversaire de la conquête de l’Amérique par Christophe Colomb, Rigoberta Menchu devient la plus jeune lauréate du Prix Nobel de la Paix à 33 ans.

En 1993, elle sera nommée ambassadrice de bonne volonté auprès de l’ONU. Elle avait déjà travaillé auprès de l’institution dans le cadre de la préparation du texte d’une déclaration des droits des peuples autochtones.

Rentrée au Guatemala pour oeuvrer à une reconstruction du pays, elle a essayé mais en vain de faire juger l’ancien dictateur Efrain Rios devant les tribunaux espagnols pour ses crimes.

En 2007, Rigoberta Menchu crée le mouvement WINAQ, sorte de plateforme regroupant plusieurs mouvements mayas du Guatemala et se présente aux élections présidentielles. Elle n’obtiendra toutefois que 3% des suffrages et sera éliminée dès le premier tour.

Aujourd’hui, la plus jeune lauréate du Prix Nobel de la Paix de l’Histoire est toujours très présente lors de débats sur la ruralité ou encore sur la condition de la femme dans les pays du tiers monde. Elle est aussi très active sur le terrain au Guatemala via sa propre fondation.