Installer un péage à l’entrée de Bruxelles ?

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Bernard Clerfayt a lancé l’idée d’installer un péage à l’entrée de Bruxelles afin de décongestionner la capitale et dissuader au maximum les 300.000 navetteurs quotidiens. Le député-bourgmestre avance même des chiffres : entre 140 à 714 millions d’euros (on appréciera au passage la large fourchette…) par an dans les caisses de la Région.

Des villes européennes comme Londres ou Oslo ont appliqué ce principe, ce qui a diminué d’environ 20% le trafic vers l’intérieur des villes. Mais soyons clairs, une situation géographique et urbaine n’est pas une autre.

Concrètement, qu’est-ce que l’instauration d’un péage aux portes de Bruxelles apporterait ? Bernard Clerfayt pense que cela incitera les automobilistes navetteurs à emprunter le train ou les transports en commun. Quant au fait de payer pour entrer dans la ville, le PS s’y oppose, estimant que cela ne changera pas le comportement des plus favorisés qui continueront à prendre leur véhicule et qui payeront sans problème. Sans parler des entreprises qui pourraient décider de quitter la Région. Bernard Clerfayt déclarait dans les colonnes du journal « Le Soir » que cette crainte d’un système non social le faisait bien rigoler…

Certes, il n’y a pas de panacée en matière de mobilité mais plutôt une juxtaposition de différents incitants à laisser sa voiture de côté quand les conditions sont favorables. Alors, de grâce, cessons de venir avec des propositions comme celle-ci qui ne feront qu’accentuer des localismes primaires. Navetteurs, cela signifie aussi travailleurs et je ne comprends pas comment il est à ce point possible de les diaboliser. Lorsqu’on tient un discours sur la volonté de voir des investisseurs s’installer à Schaerbeek, il faut être cohérent, cela amènera des navetteurs.

Il n’est pas toujours possible de se déplacer exclusivement en transports en commun ou de combiner cela avec un train. Déjà, pour se déplacer dans Schaerbeek, il n’est pas facile de le faire avec des transports en commun qui impliquent de nombreuses ruptures de charge.

Personnellement, j’ai adapté mes moyens de locomotion depuis que je travaille à la Ville de Bruxelles : voiture et tram. Car ici, les conditions s’y prêtent de manière très avantageuse.

Je ne suis pas sûr que Bernard Clerfayt emprunte le tram 92 à la place Pogge pour se rendre au Parlement fédéral. Alors, avant de vouloir diaboliser les uns, commencer par changer ses propres habitudes, ce ne serait déjà pas si mal…