Les socialistes sont-ils muselés par le MR ?

Le Soir – Edition du 27 novembre 2007 par François Robert

Les interpellations réduites de 11 à 5 minutes

Opposition muselée ou retour à des conseils d’une durée plus normale ? La guerre MR-PS à Schaerbeek, se poursuit. Désormais, le nouveau règlement intérieur du conseil communal limite la durée des interpellations. Elle est ramenée de 11 à 5 minutes (3 minutes pour l’exposé et 2 minutes pour la réplique).

« Le PS n’a pas encore assimilé son renvoi dans l’oppostion schaerbeekoise« , raille le MR qui ne rate aucune occasion pour le rappeler. En représailles à ces « provocations« , le PS inonde le conseil communal d’interpellations et de questions. Chaque séance, qui débute à 18h30, se termine aux petites heures (2,3 voire 4 heures du matin). La semaine dernière, la séance a été interrompue un peu après minuit pour reprendre le lendemain. On se serait cru à la période de Nols, quand l’opposition démocratique attaquait sans cesse la majorité nolsiste jusqu’à l’épuisement des troupes : les séances s’étalaient sur deux jours !

Revenons en 2007. La majorité MR-Ecolo, excédée par ces vagues de questions et interpellations (jusqu’à 40 par séance) a décidé de mettre au pas l’opposition en diminuant le temps des interventions et en limitant leur durée à une demi-heure par séance. Mais pour cela, il fallait modifier le règlement d’ordre intérieur du conseil communal, ce qui a été fait la semaine passée. Le PS et le CDH (lui aussi dans l’opposition) ont crié au loup.

Laurette Onkelinx, chef de file socialiste, a demandé le retrait de la proposition « qui menace une saine démocratie à Schaerbeek ».

« Niet » sans concession de la majorité. Selon le bourgmestre Bernard Clerfayt (MR), Schaerbeek ne fait que s’aligner sur d’autres conseils communaux bruxellois. Il affirme qu’à Molenbeek, fief PS, le temps de parole des interpellations est même à la discrétion du conseil communal. « Le PS a usé et abusé de lm’arme des interpellations et des questions. Certaines sont inutiles ou déplacées. C’est une politique de harcèlement. » Et de rappeler que, sept mois plus tôt, majorité et opposition s’étaient mis d’accord sur une pratique des temps de parole plus restrictive. Accord que le PS n’aurait pas respecté.

Le règlement n’est pas passé comme une lettre à la poste. Le PS a déposé une vingtaine d’amendements et le CDH quatorze. La réforme a été finalement votée, majorité contre opposition.