Portrait : Taslima Nasreen

Taslima Nasreen est née au sein d’une famille aisée de la communauté hindoue à Mymensigh au Bangladesh en 1962.

Elle entreprendra des études de médecine et se spécialisera en gynécologie, exerçant dans des hôpitaux publics au Bangladesh.

Femme de convictions, engagée sur le terrain, Taslima Nasreen se lance début des années 90 dans une campagne pour l’émancipation des femmes mais aussi contre l’oppression dont sont victimes les minorités non-islamiques au Bangladesh.

En 1994, Taslima Nasreen sort son premier ouvrage, un roman intitulé « Lajja » (la honte) où elle dénonce l’oppression au quotidien dont fait l’objet la communauté hindoue au Bangladesh. Le livre déchaîne les passions et la jeune femme est contrainte de s’exiler. Elle recevra la même année le prix Sakharov pour la Liberté de pensée remis par le Parlement Européen.

Elle s’installe d’abord en Suède, puis à Berlin avant de se partager entre New York, Stockholm et la ville de Kolkata au Bengale occidental en Inde.  

Devenue écrivain de renom, elle publie plusieurs ouvrages : un recueil de poêmes « Lieux et non-lieux de l’imaginaire« , « Femmes, manifestez-vous ! », « Un destin de femme« , « Vent en rafales »,…

Titulaire de plusieurs récompenses et prix, elle est notamment Docteur Honoris Causae de l’Université de Gand. Elle est fréquemment invitée pour des colloques et conférences à travers le monde.

Mais en mars 2007, un groupe islamiste indien propose une prime pour sa décapitation. Victime de cette fatwa, l’écrivain n’a pas d’autre choix que de quitter dans l’urgence la ville de Kolkata en proie à de très violentes manifestations hostiles à sa présence.

Le gouvernement indien donne la garantie à la communauté internationale que Taslima Nasreen sera protégée afin de préserver sa vie. Elle passe d’ailleurs plusieurs semaines dans un lieu tenu secret.

En 2008, elle se voit décerner le Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes. Un bel hommage pour cette jeune femme, écrivain, parfois comparée à Salman Rushdie lui aussi contraint de vivre caché en raison de ses écrits, qui se serait à ce jour, semble-t-il, à nouveau installée en Suède.