Portrait : Elizabeth Glaser

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Elizabeth Meyer devient l’épouse de Paul Mickael Glaser en 1980. L’acteur est alors au sommet de sa carrière, étant l’interprète de Starsky dans la célèbre série policière américaine Starsky et Hutch.

En 1981, le couple a une petite fille prénommée Ariel. Lors de l’accouchement, Elizabeth Glaser, victime d’une hémorragie, doit recevoir une transfusion sanguine assez importante. En 1984, la famille s’agrandit avec la naissance de Jack.

Peu après cette seconde naissance, la petite Ariel commence à manifester des symptômes de maladie que les médecins ne parviennent pas à diagnostiquer clairement. Il faut dire que nous ne sommes à cette époque qu’au milieu des années 80.

Les médecins découvrent finalement de quel mal souffre l’enfant : elle est atteinte du virus du SIDA. En examinant le reste de la famille, le diagnostic est terrifiant : Elizabeth et le petit Jack sont également porteur du virus.

Il s’avère qu’Elizabeth a été contaminée lors de la transfusion sanguine reçue lors de son 1er accouchement. La fillette a attrapé le virus de par l’allaitement et Jack dans l’utérus de sa mère. Tous les 3 sont séropositifs.

Comme évoqué plus haut, à cette époque, le SIDA est une maladie encore très mal connue du grand public. Au niveau médical, la recherche est quasiment au point mort et les quelques traitements envisageables ne sont pour ainsi dire qu’au stade expérimental.

C’est dans ce contexte qu’Elizabeth Glaser malgré sa séropositivité, décide d’aller à l’encontre des préjugés et de sensibiliser l’opinion publique américaine au SIDA. Des amis tournent le dos à la famille mais d’autres les entourent plus que jamais et les soutiennent dans le combat. Elizabeth Glaser doit aussi se battre pour que les enfants puissent malgré leur séropositivité continuer à fréquenter leur établissement scolaire.

Elizabeth Glaser affronte aussi le corps médical, en les sommant de permettre que sa fillette puisse suivre un traitement expérimental à l’AZT. Mais en 1988, la petite Ariel âgée de 7 ans décède.

La jeune femme a quelques temps auparavant rencontré le Président Reagan afin de le sensibiliser au financement accru de la recherche contre le SIDA. Aidée par deux amies, elle décide de créer sa propre fondation afin de récolter des fonds pour la recherche.

Elizabeth Glaser toujours soutenue par son époux, devient le fer de lance de la lutte contre le SIDA aux Etats Unis, à une époque, pas si lointaine où les préjugés étaient encore plus forts qu’aujourd’hui, probablement aussi faute d’information.

Auteur du très émouvant ouvrage « En l’absence des anges » où elle raconte son combat, Elizabeth Glaser pourtant affaiblie par la maladie, prend la parole au Congrès du Parti démocrate en 1992, critiquant l’administration Bush pour son sous-financement de la recherche médicale.

En 1994, elle fonde peu avant sa mort l’ Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation. La jeune femme âgée de 47 ans, décède le 3 décembre 1994.

Paul Mickael Glaser deviendra le président de la Fondation jusqu’en 2002, rencontrant les leaders nationaux et levant des fonds pour l’organisation.

Aujourd’hui, près de 15 ans après sa disparition, la fondation créée par Elizabeth Glaser est à la pointe en matière de recherche et de traitement des jeunes enfanst et adolescents porteurs du virus du SIDA. Son fils Jack, séropositif, est en bonne santé et participe ponctuellement à des conférences de sensibilisation à la maladie et rencontre des malades du SIDA.

Aujourd’hui où plus de 33 millions de personnes de par le monde sont porteuses du virus de SIDA (25 millions ont perdu la vie entre 1981 et 2006) et ce malgré les progrès indéniables de la recherche, les levées de fonds et les campagnes d’information, il était bon de se souvenir du combat dans les années 80 d’une jeune femme qui lutta jusqu’au bout de ses propres forces pour que les personnes séropositives aient droit aux meilleurs traitements et à la compréhension de tous.