Portrait : Melina Mercouri
Melina (Maria Amalia) Mercouri est née en octobre 1920 à Athènes au sein d’une famille de la haute bourgeoisie de la capitale grecque. Son grand-père fut durant quelques années maire d’Athènes et son père député au Parlement. Ce dernier sera d’ailleurs lors de la Deuxième Guerre Mondiale l’un des chefs de la résistance locale contre l’occupant allemand.
Déjà dotée d’un fort tempérament à l’adolescence, Melina Mercouri se marie à 15 ans afin de se soustraire à l’emprise paternelle. Un mariage qui sera dissout 3 ans plus tard.
A 18 ans, elle s’inscrit à l’Institut Dramatique du Théâtre national d’Athènes et joue dans quelques pièces de théâtre dans les années 40 à Athènes et à Paris.
Remarquée par le cinéaste grec Michael Cacoyannis qui a notamment réalisé « Zorba le Grec« , elle débute sous ses ordres au cinéma en 1955 dans le film « Stella ». Devenue célèbre de par le succès de ce film, elle rencontre le cinéaste américain Jules Dassin (père du chanteur Joe Dassin). Sous sa houlette, elle enchaîne les films : « Celui qui doit mourir« , « La Loi« , « Phèdre« , « Topkapi« ,… Le film « Jamais le dimanche » sorti en 1960 lui vaut de nombreuses récompenses et elle est nominée aux Oscars.
Melina Mercouri épouse en 1966 Jules Dassin. En 1967, les colonels prennent le pouvoir en Grèce. L’actrice se voit privée de ses droits civiques et décide alors de s’exiler en France. Elle aura cette phrase devenue célèbre à l’adresse d’un des colonels : « Je suis née grecque et je mourrai grecque, Monsieur Pattakos est né fasciste et il mourra facsiste« .
Débute alors pour Melina Mercouri une tournée intrenationale, l’actrice s’étant mise au chant. Elle se produit dans la plupart des capitales européennes et chante en faveur de la liberté en Grèce. A cette époque, elle s’établit en Suisse à Lausanne sur les bords du lac Léman où habite une importante communauté grecque en exil. En 1971, elle publie son autobiographie « I was born Greek »
En 1974, Melina Mercouri rentre en Grèce suite à la chute de la dictature et décide de se lancer en politique soutenue par son mari. Membre du parti socialiste grec, le PASOK, elle est élue députée pour la province du Pirée au Parlement national puis devient Ministre de la Culture de 1981 à 1989.
Après le cinéma et le chant, c’est und autre facette de la personnalité de Melina Mercouri qui éclot : la passonaria. Au cours de son mandat, Melina Mercouri se lance dans une grande campagne très médiatisée en vue de faire revenir à Athènes les frises du Parthénon exposées au British Museum à Londres. Malheureusement, son combat restera vain.
En 1993, elle revient à la tête du Ministère de la Culture mais la maladie l’a déjà fortement affaiblie. Fumeuse invétérée, Melina Mercouri doit être hospitalisée à New Yok pour un cancer du poumon. Elle décèdera le 6 mars 1994 à New York. Sa dépouille sera rapatriée à Athènes où des funérailles nationales furent organisées. Des milliers de Grecs défileront à la chapelle ardente et assisteront aux cérémonies nationales dignes d’un chef d’Etat.
Aujourd’hui encore, la Fondation Melina Mercouri poursuit la lutte qu’elle avait initiée pour la préservation des monuments de la Grèce Antique.