Bruxelles et le défi du dialogue interculturel

A l’initiative du groupe socialiste au Parlement Européen, une mission d’exploration de Bruxelles en tant que ville multiculturelle a eu lieu fin novembre.

Voici le communiqué du groupe socialiste à l’issue de cette visite de terrain : « Comme d’autres grandes villes européennes, Bruxelles connaît une nouvelle vague d’immigration venue d’Europe centrale, orientale et d’Asie. Avec l’arrivée de ces nouveaux migrants sur son territoire, la capitale de l’Europe est confrontée à un nouveau défi : celui de nouer le dialogue entre les différentes communautés. 

Face à ce défi, « l’Union européenne a une responsabilité, elle doit stimuler le débat, l’échange de bonnes pratiques et promouvoir le dialogue entre les cultures« , ont déclaré Barbara Dührkop et Jan Marinus Wiersma, le 26 novembre à l’issue d’une renontre avec la communauté musulmane de Bruxelles.

« En nous rendant sur le terrain, nous avons pu constater qu’il existe de réelles possibilités de bâtir des ponts entre les cultures. Il y a beaucoup de gens sur place qui font un travail formidable avec souvent très peu de moyens« , ont-ils souligné.

Les deux vice-présidents socialistes du Parlement européen ont notamment visité une école primaire de l’enseignement flamand dans l’arrondissement de Molenbeek qui accueille 80% d’enfants immigrés.

« Les nouveaux migrants savent qu’à Bruxelles, l’avenir professionnel de leurs enfants dépend d’une bonne connaissance du français et du néerlandais. Pour ces enfants, il y a donc trois langues, le néerlandais à l’école, le français dans la rue et la langue maternelle à la maison« , explique la directrice Chantal Laermans. elle souligne que l’enseignement dans son école s’appuie sur les valeurs du respect de la diversité.

Dans une autre commune de la capitale – Schaerbeek– les responsables de « L’atelier des petits pas » reconnaissent qu’en dix ans, ils ont dû adapter leur projet pédagogique pour tenir compte de l’évolution du quartier.

« Nous avons créé une école des devoirs qui offre un soutien scolaire aux enfants de l’immigration. Face à la demande, nous offrons aussi désormais des cours de français aux mères afin de luttre contre l’analphabétisation« ,précise la présidente de l’association, Leyla Ertorun.

L’association créée en 1995 a fait le pari de la multiculturalité : à l’école des devoirs, un calendrier sélectionne toutes les « journées » y compris celles du droit de l’enfant ou des femmes. Une façon de sensibiliser les enfants à des questions de société.

Pour un autre quartier en difficulté de Schaerbeek, une association a créé une salle de sport d’une centaine de m² qui permet aux jeunes et ados de s’adonner à la pratique de la boxe.

« Pour 15 euros par mois, les jeunes peuvent pratiquer ce sport quatre fois par semaine. Cette salle est devenue un lieu de socialisation. Les matinées sont réservées aux femmes« , explique Mohamed Lahlali, membre du Conseil communal de la commune de Schaerbeek.

« Ces expériences montrent qu’il suffit parfois de commencer modestement pour tisser des liens. Si ces activités contribuent à favoriser l’intégration des jeunes, elles ne sont pas suffisantes : « les nouveaux citoyens » doivent aussi faire leur part de chemin pour apprendre à vivre ensemble« , concluit Jan Marinus Wiersma.

Fort de cette expérience, le Groupe socialiste au Parlement européen poursuivra dans les prochains mois sa mission exploratoire dans d’autres villes européennes. »