Collège échevinal schaerbeekois : l’art de communiquer aux médias et de taire certaines décisions
Voici quelques jours déjà, je lis avec effarement que le Collège échevinal de Schaerbeek par l’entremise de son échevin du Budget, Michel De Herde, a envoyé un communiqué de presse à l’agence Belga, indiquant à qui veut l’entendre que cette année encore pas de primes de fin d’année pour la bourgmestre et les échevins et ceci dans un souci de solidarité avec le personnel communal qui n’en a plus depuis l’entrée en vigueur du plan de redressement des finances communales.
Très étonnant comme type de communication puisque de mémoire depuis 2002 c’est le cas. Pourquoi communiquer ostensiblement à ce sujet à présent alors que cette décision était d’application déjà sous l’ancienne majorité ?
Jusqu’à présent, je n’avais pas eu de réponse. Elle m’est finalement venue par la communication d’une décision récente prise à la majorité par le Collège des bourgmestre et échevins. Ainsi, la majorité MR-Ecolo entend se lancer dans une vaste réorganisation de l’occupation des locaux au sein de l’hôtel communal de Schaerbeek, provoquant des déménagements de services en cascade pour des implantations qui posent souvent fortement à question quant à leur rationalité, qui engendreront inévitablement des paralysies de fonctionnement vis-à-vis des usagers, le tout pour un coût initial de 300.000 euros !
Ces 300.000 euros ne sont qu’un montant de base qui servira exclusivement à aménager les combles de l’hôtel communal pour y accueillir les services du Receveur communal ! Ajouter à cela le fait que ce budget sera sans aucun doute largement dépassé ainsi que tous les frais relatifs aux autres déménagements (puisque c’est la moitié de la maison communale qui va changer de locaux) et il ne paraît pas exagéré d’arriver à la conclusion que 500.000 euros des fonds communaux passeront dans ce projet mégalo pleinement soutenu par la bourgmestre faisant fonction et plusieurs membres du Collège (pas tous cependant).
Concrètement, l’accueil sera exclusivement concentré au niveau du rez-de-chaussée ce qui n’est pas sans poser toute une série de questions quant à la gestion des flux et des files d’attente que ces services très prisés par le public, génèreront. Où attendront les gens ? Dans les couloirs ? On parle en effet de tous les services des guichets comme à présent, des cartes d’identités électroniques, permis de conduire, du médiateur social, du guichet de l’urbanisme,…
Au 1er étage, les cabinets d’échevins et au 2ème étage l’urbanisme dont l’installation provoquera les déménagements et glissements du service des Taxes, de l’informatique, de la gestion immobilière, de la rénovation urbaine, de la cellule logement et du département du développement stratégique et durable. Rien de moins !
Lorsqu’on connaît les problèmes récurrents en matière d’informatique à l’hôtel communal, on est en droit de trembler rien qu’à la perspective de faire bouger le service vers le niveau -1 .
Ajouter à tout cela que le plan qui a été adopté n’était pas celui qui avait l’assentiment de la plupart des services et qu’au Conseil communal du mercredi 25 novembre, Michel De Herde en charge du Budget a rappelé à la demande de Bernard Clerfayt l’excellente santé de la trésorerie communale (15 millions d’euros en positif), et on en vient logiquement à se demander si le personnel communal n’est pas le dindon d’une grosse farce.
Il est logique lorsqu’il n’y a pas de marge budgétaire que l’on se serre la ceinture mais ne pas faire un geste pour la prime de fin d’année alors que le Collège soutient des projets mégalos et onéreux, c’est plus qu’interpellant. Et là-dessus, le Collège se fait très taiseux…