Histoire des rues : avenue Emile Verhaeren

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L’avenue Emile Verhaeren se situe au niveau du square Riga. Elle porte le nom du poète belge Emile Adolphe Gustave Verhaeren né au bord de l’Escaut dans la province d’Anvers à Saint-Amand en 1855.  

Emile Verhaeren est ce que l’on appelle un poète fransquillon, soit flamand d’expression française. Il fréquenta, en effet, le Collège Sainte Barbe où l’enseignement était dispensé en français puis étudia le droit à Louvain.  Il y rencontra de jeunes écrivains qui animaient la revue « La Jeune Belgique ».

En 1879, il publia ses premiers articles dans des revues estudiantines. Peu après, il décida d’abandonner ses études de droit pour se consacrer pleinement à l’écriture. Le déclancheur fut le salon littéraire que tenait l’écrivain Edmond Picard à Bruxelles où Emile Verhaeren se rendait et où il rencontra d’autres jeunes talents.

En 1883, son premier recueil de poèmes réalistes-naturalistes intitulé « Les flamandes » fut publié. L’avant-garde littéraire accueille l’ouvrage avec enthousiasme, ce qui n’est pas le cas de tous puisque l’on raconte que ses parents aidés par le curé du village tentèrent même d’acheter l’intégralité des tirages et de les détruire !

Emile Verhaeren avait atteint son objectif : par ce scandale qui entourait la publication de son ouvrage, il se fit rapidmeent connaître.

Côté vie privée, Emile Verhaeren épouse en 1891 une artiste peintre connue pour ses aquarelles, Marthe Massin. Le couple s’installe à Bruxelles. Il se promène souvent au Parc Josaphat inauguré au début du siècle.

Plusieurs de ses oeuvres traiteront des grandes questions sociales. Influencé par le symbolisme où il pratique le vers libre, il parle avec lyrisme des clivages entre les grandes villes et la campagne. Considéré comme l’un des plus grands poètes du moment, il était régulièrement invité à l’étranger pour participer à des conférences, faire des lectures de ses poèmes,…

Au niveau de son cercle d’amis, Emile Verhaeren fréquente le roi Albert et la reine Elisabeth avec qui il séjournait dans les domaines royaux lors des vacances, Auguste Rodin, Edgard Degas, Maurice Maeterlinck,…

Lors de la Première Guerre mondiale, il écrivit des poèmes pacifistes « La Belgique sanglante« , « Parmi les Cendres« ,…Il  écrivit aussi dans des revues de propagande anti-allemandes.

Après l’une de ses conférences à Rouen en novembre 1916, il meurt accidentellement poussé par la foule très nombreuse sous les roues d’un train qui partait.

Le gouvernement français souhaita l’inhumer au Panthéon mais sa famille s’y opposa et le fit enterrer au cimetière milirtaire d’Adinkerke. Il fut finalement enterré définitivement en 1927 dans son village de Saint-Amand où un musée lui est consacré.

Ses principaux recueils sont : « Les Moines« , « Les campagnes hallucinées« , « Les villes tentaculaires« , « Toute la Flandre« , « Les ailes rouges de la guerre« ,…