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La délation s’installe au sein du Collège schaerbeekois

5 février 2009

Je pèse mes mots au moment d’écrire cet article car ce qui s’est passé est absolument inqualifiable, inacceptable, intolérable, non conforme à la déontologie qui doit animer les membres d’un collège échevinal et illégal : la délation pure et simple à la presse d’une infraction commise par un citoyen schaerbeekois. Petit flash-back, mercredi dernier, lors de la longue séance du Conseil communal, l’échevin de la Propreté publique, Michel De Herde (MR-FDF) annonce, très fier, qu’une opération de verbalisation des incivilités quant au non-respect de l’espace public est en cours dans le quartier de la place Colignon. Il plaisante même en rappelant chacun de bien faire attention à cet égard.

Plusieurs conseillers communaux s’en vont fumer sur le perron de l’hôtel communal. L’un d’eux jette son mégot de cigarette par terre et se fait verbaliser illico. L’intéressé avoue ne pas avoir vu que des cendriers urbains étaient installés à quelques mètres plus bas. L’infraction est avérée et reconnue par l’intéressée, même si quant à l’opportunité de verbaliser le jet d’un mégot, on pourrait apprécier différemment car il n’est pas toujours aisé d’avoir un cendrier urbain à proximité lorsque l’on fume en rue, parole d’un ancien fumeur…

L’affaire devrait donc en rester là avec le paiement de 75 euros. Mais non, voilà que le nom du conseiller communal est jeté en pâture à la presse. Par qui ? Par l’échevin De Herde (nommément cité dans l’article de presse) qui doit se féliciter de pareil « coup de filet » d’un des conseillers communaux d’opposition les plus virulents à l’égard des politiques qu’il mène.

Cet acte de transmission d’une telle information à la presse est, je le répète, totalement inqualifiable et n’est d’ailleurs pas approuvée par la majorité des membres du Collège bien embarrassés à l’idée que d’autres infractions bien, moins bénignes qu’un jet de mégot, commises par certains d’entre eux et ne relevant à juste titre pas de la sphère publique, puissent aussi un jour se retrouver à la Une des gazettes. La délation s’étant installée au sein du Collège, jusqu’où ira-t-on ?