Portrait : Mo Mowlam

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Marjorie dite « Mo » Mowlam est née en 1949 à Watford en Angleterre. Après une scolarité à Londres et à Coventry, elle s’inscrit à l’université de Durham où elle suit des cours de sociologie et d’anthropologie. C’est à ce moment-là que jeune étudiante, elle décide de rejoindre les rangs du parti travailliste, le Labour.

Engagée à la fin de ses études universitaires par le député travailliste Tony Benn, elle travaille également pour un écrivain américain. Piquée par le virus de la politique, elle décide de suivre un master en sciences politiques à l’université de l’Iowa.

Elle professera au département des Sciences politiques de l’université du Wisconsin de 1975 à 1977 puis à l’Université d’Etat de Floride. En 1979, Mo Mowlam retourne en Angleterre et devient enseignante à l’université de Newcastle.

En 1981, elle publie une étude sur le désarmement puis participe activement en pleine période « Thatcher » aux campagnes du parti travailliste. Finalement, élue en 1987, elle devient la personne de référence de l’opposition pour toutes les questions ayant trait à l’Irlande du Nord alors en plein conflit. Travailleuse de l’ombre, Mo Mowlan est une personnalité très réputée pour sa bonne connaissance des dossiers mais aussi son franc-parler qui ne laisse personne indifférent. Ses fréquents « coups de gueule » sont demeurés légendaires…

En 1994, elle est nommée Secrétaire d’Etat à l’Irlande du Nord par Tony Blair au sein de ce que l’on appelle le Shadow Cabinet (soit le gouvernement d’opposition).

Lors des élections de 1997 qui voient l’arrivée au pouvoir de Tony Blair, elle est nommée au sein du gouvernement en tant que Secrétaire d’Etat à l’Irlande du Nord. Mo Mowlam est la première femme à occuper ce poste ministériel si périlleux.

Elle parvient avec succès à obtenir un cessez-le-feu de l’IRA et inclut le Sinn Fein à la table des négociations. Elle se rendra également dans les prisons à la rencontre de prisonniers du camp loyaliste en vue d’obtenir leur approbation au plan de paix.

En 1998, Mo Mowlam connaît son « heure de gloire » lors de la signature des accords dits du vendredi saint quant au partage du pouvoir entre catholiques et protestants. Mais la détérioration de ses relations avec les Unionistes, oblige Tony Blair à la remplacer par Peter Mandelson.

En 2000, Mo Mowlam qui n’hésite pas à être en porte à faux sur certains sujets avec son parti, se déclare intéressée par le poste de maire de Londres pour lequel le parti travailliste a déjà désigné un candidat…

Quelques mois plus tard, elle indique clairement qu’elle souhaite prendre du recul par rapport au travail parlementaire. Devenue « plus libre » comme elle le disait, Mo Mowlam n’hésite pas à dénoncer la politique de Tony Blair en Irak.

En 2002, elle publiera ses mémoires « Momentum » qui connaîtront un beau succès.

Tout au long de ses années au gouvernement, Mo Mowlam continua inlassablement son travail en essayant de ne rien laisser paraître mais ses changements physiques (notamment des pertes partielles de cheveux qu’elle masquait sous un foulard) en interpellèrent plus d’un, jusqu’au jour où un tabloïd révèlera qu’elle est en fait atteinte d’une tumeur au cerveau depuis 1997.

Finalement, en août 2005, la maladie eut raison de cette véritable passionnaria britannique dont l’habile dosage de franc-parler et de diplomatie a largement contribué à clore un conflit nord-irlandais qu’on pensait ne jamais voir se terminer pacifiquement.