Portrait : Philippe de Dieuleveult
Philippe de Dieuleveult incarne encore aujourd’hui plus de 20 ans après sa disparition cette image de héros télévisé qui fascina tant de téléspectateurs au cours des années 80.
Né en 1951 à Versailles, Philippe de Dieulevelut est rapidement saisi par le feu sacré de la télévision. Il débutera ainsi au milieu des années 70 comme caméraman puis comme pigiste pour la chaîne de télévision Antenne 2.
En 1978, il participe à l’émission des télévisions francophones « La course autour du monde » qui offrait la possibilité aux candidats de partir 4 mois munis d’une caméra à la découverte du monde et ce moyennant la réalisation d’un reporatge par semaine. Philippe de Dieuleveult se classera 3ème de l’émission.
En 1979, il est engagé par la chaîne FR3 en tant que journaliste-reporter pour une émission spéciale de « Le nouveau Vendredi » conscarée au Tchad et présentée par Jean-Marie Cavada.
Mais c’est en animant l’émission « La chasse aux trésors » à partir de 1981 que Philippe de Dieuleveult devient extrêmement populaire dans l’Hexagone. Le public apprécie son dynamisme, sa sympathie, sa bonne humeur et les risques qu’il n’hésite pas à prendre.
Vêtu de cette célèbre combinaison rouge et de bottes, il court tout au long de l’émission, ne ménageant pas ses efforts : plongée sous marine, saut en parachute, saut depuis un hélicoptère, escalades,… Son souffle dans le micro alors qu’il galopait, est demeuré dans toute les mémoires.
L’émission remporte un énorme succès d’audience. En 1984, il rédige son autobiographie intitulée « J’ai du ciel bleu dans mon passeport » qui se vend à plus de 300.000 exemplaires et devient un best-seller.
En août 1985, Philippe de Dieuvelevut, grand baroudeur devant l’éternel, décide d’entreprendre en raft la descente du fleuve Zaïre (le 2ème fleuve au monde en terme de débit) avec plusieurs compagnons. L’expédition est baptisée « Africa Raft« .
Le 6 août 1985, Philippe de Dieuleveult et seulement 5 compagnons car le groupe s’est scindé, certains membres estimant que les rapides d’Inga sont totalement infranchissables, ont préféré quitter l’expédition, disparaissent. Leurs radios cessent également d’émettre.
Depuis ce jour, Philippe de Dieuleveult est porté disparu. Diverses thèses ont circulé : accident, noyade, assassinat, bavure de l’armée zaïroise, enlèvement et assassinat a posteriori,…
Au moment de sa disparition, le reporter est marié avec Diane de Torquat avec qui il a déjà deux fils Erwann et Tugdual. Une petite fille Anaïd verra le jour 8 jours après la disparation de son père.
En 2006, son fils Tugdual a réalisé une émission afin de présenter son point de vue sur la disparition de son père. Selon l’enquête qu’il a menée et les recoupements qui ont pu être effectués, Philippe de Dieuleveult aurait été victime d’une bavure de l’armée zaïroise tout comme ses compagnons Angelini et Lucien Blockmans, les quatre autres participants à savoir Guy Colette (le seul dont on retrouvera le corps), Nelson Bastos, André Herault et Richard Janelle seraient morts des suites d’une noyade.
Son fils dévoilera aussi que son père faisait en fait partie de la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure), une des hypothèses également longuement avancées pour expliquer le mutisme des autorités françaises suite à la bavure de l’armée zaïroise.
D’autres thèses ont circulé comme celle de l’assassinat, comme le prétendait un ex-officier des services secrets zaïrois qui publiera même un livre intitulé « J’ai vu mourir Philippe de Dieuleveult » où il raconte son exécution le 9 août 1985. Aucun élement n’a pu prouver ces dires. Le journal « le Soir » développait quant à lui la thèse de l’accident. Les corps n’ayant jamais été retrouvés à l’exception de celui de Guy Colette en raison de la présence de violents tourbillons et de prédateurs tels que des crocodiles dans la région.
Plus de 20 ans après, le mystère plane donc encore sur les circonstances précises de la disparition de Philippe de Dieuleveult. Un héros moderne qui aura en tous les cas été au bout de sa passion et de ses rêves.