Portrait : Simone Veil

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Simone Veil, voilà une femme d’Etat qui ne laisse pas indifférent. Née Simone Jacob en 1927 à Nice, elle sera déportée avec sa famille au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Elle y restera de mars 1944 à fin janvier 1945. Ses soeurs et elle seront les seules survivantes de la famille.

Titulaire de son bac avant sa déportation en Pologne, Simone Jacob s’inscrit à l’Institut d’études politiques et à la Faculté de Droit de Paris. Elle y fait la connaissance d’Antoine Veil qu’elle épouse et avec qui elle aura 3 fils.

Après avoir envisagé d’entrer au barreau, elle se dirige vers la magistrature où elle poursuivra sa carrière jusqu’en 1974. Suite à l’élection de Valéry Giscard d’Estaing à la Présidence de la République, elle est nommée Ministre de la Santé au sein du gouvernement dirigé par Jacques Chirac.

C’est en tant que Ministre de la Santé, qu’elle devient la cheville ouvrière du projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse qui dépénalise l’avortement. Les débats à l’Assemblée nationale sont très houleux. On l’insulte, on s’en prend même à ses origines juives mais Simone Veil tient tête. Le texte entrera en vigueur en 1975.

En 1979, elle quitte le gouvernement pour conduire la liste UDF lors des premières élections européennes au suffrage universel. Elle deviendra dans la foulée la première femme présidente du Parlement Européen.

Aux élections européennes de 1984, elle impose son idée d’une liste commune RPR et UDF, qui décrochera 43% des suffrages.

Elle est rappelée au gouvernement par Edouard Balladur en 1993 et devient Ministre d’Etat, Ministre de la Santé, de la Ville et des Affaires sociales. De 1998 à 2007, elle intègre le Conseil constitutionnel.

Lors de la campagne pour les présidentielles en 2007, elle apportera son soutien à Nicolas Sarkozy, ce qui lui vaudra de nombreuses marques de désaveu comme elle le confiera publiquement.

Simone Veil est présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Elle est retournée à de nombreuses reprises au camp d’Auschwitz lors de commémorations. Lors d’une de ses visites, elle était entourée par ses petits-enfants à qui elle expliqua avec beaucoup d’émotion son quotidien et ses dures conditions de survie dans le camp.    

Européenne convaincue, battante, femme d’Etat dans tous les sens du terme, Simone Veil dispose encore aujourd’hui d’un aura politique très important en France. Elle est de par son charisme, devenue l’une des personnalités les plus respectées, les plus écoutées et les plus aimées des Français.