Episode 24 : C’était au temps où Schaerbeek se défiait…

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Deuxième partie : Prises de conscience – Episode 24

Le spectacle terminé, le public conquis sort de l’église et se dirige vers la tente où est servi  le vin chaud, l’ambiance de Noël est présente.

Tout à coup que vois-je ? Le collège échevinal au grand complet qui débarque ! Au cours du Conseil communal qui se tenait le même soir, le Bourgmestre et les échevins avaient eu vent du grand succès de l’événement à Sainte Suzanne. Les voilà donc tous, arrivant comme un troupeau de petits chamois. La présence de certains me fit franchement plaisir mais voir Claude Paulet qui m’avait refusé même une louche pour le vin chaud, c’était à la limite du supportable. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de dire à la dame préposée au breuvage lorsque Claude Paulet attendait son tour « Au gobelet, pas à la louche ! ». Il partit fort furieux.

Vers minuit, Francis Duriau et Léon Weusteraad aident (avec d’autres) le doyen De Munck à remettre l’autel à sa place. Bref, cette soirée fut… un miracle de Noël avec quelques jours d’avance !

Lors du dernier Collège de l’année, je décide de me faire plaisir. Lorsque nous abordons la question des dépenses facultatives pour le budget 1990, j’annonce que faute de temps, je n’ai finalement pas eu l’occasion d’utiliser mon budget de 20.000 francs belges et je propose de le réduire en 1990 de 20% afin de permettre à d’autres départements d’en bénéficier. Je ne vous dis pas la tête des collègues échevins. Je n’ai d’ailleurs pas touché à ce budget ridicule pendant 3 ans.

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Janvier 1990 arrive avec une nouvelle série de défis à relever. Le film « Les Enfants du Désordre », au départ enfants non admis, est diffusé dans les lycées suite aux différentes démarches entreprises.

Les deux petits Schaerbeekois ayant remporté le titre de prince et princesse de la Région 1989, la Commune organise avec succès l’élection 1990 au Théâtre 140.

Dans un tout autre registre, je reçois la visite de deux représentants du syndicat des allocataires sociaux Michel Dainville et Victor Jacob qui viennent me rencontrer en ma qualité d’échevin des Affaires sociales.

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Ils m’expliquent qu’ils ont obtenu de la Défense nationale tout le matériel (tente comprise) pour l’installation d’un restaurant pour les sans-abris, mais qu’ils ne trouvent pas d’endroit. Je les perçois tous les deux honnêtes et sincères, motivés dans leur démarche. Et je sais pertinemment que les communes ne sont guère soucieuses du sort des sans-abri.

Au Collège suivant, je sollicite une demande d’occupation d’un terrain vague communal situé au pied de la tour Amelinckx à Gaucheret, à 100 m de l’entrée de la gare du Nord. Elle m’est accordée. Il n’y avait pas grand mérite : lorsque je demandais une occupation d’un terrain vague dans les quartiers les moins favorisés de Schaerbeek, j’obtenais tout de suite l’accord du Collège.

Ce geste sera le point de départ d’une nouvelle aventure qui aboutira à la création de la Maison de la solidarité qui a fonctionné de très nombreuses années.

Le 1er février 1990, un dispositif pouvant offrir 120 repas par soir est mis en place. Il offre la possibilité d’être aiguillé vers un avocat ou un psychologue. Selon les demandes, j’obtiens la présence de la Croix-Rouge ainsi que Médecins sans Frontières. Certains soirs, une animation musicale est programmée. En deux jours, nous affichons complet au point que pour ne léser personne, nous n’avons pas d’autre alternative que de proposer des plats à emporter.

Au Collège, les réactions ne tardent pas. De quel droit est-ce que je m’implique dans ce dispositif de repas pour les sans-abri ? Je rétorque que cela relève des compétences des affaires sociales transmises par le Bourgmestre Weustenraad qui, du coup, s’attire les foudres de certains collègues.

Le président du CPAS de Schaerbeek Francis Duriau débarque sur le site. Même si le fait que je me sois investi dans ce projet ne lui plaît guère, il y adhère très vite, impressionné par la qualité du dispositif qui est largement médiatisé : 5.700 repas ont été servis en deux mois, malgré 5 jours difficiles à cause des vents très violents qui malmenaient la tente.

Le printemps de Schaerbeek revient. Nous sortons les week-ends en mer avec le bateau « Bouton blanc ». Grâce au soutien de la Cocof, une équipe est installée dans le bâtiment communal de la rue de Jérusalem, 99 pour plancher sur le développement de projets pour les jeunes de Schaerbeek.

Parallèlement, une deuxième édition d’ « Eté jeunes » se met en place et va réserver bien des surprises.

A demain.