Episode 58 : C’était au temps où Schaerbeek carnavalait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 58

Et voilà le retour du cortège carnavalesque de Schaerbeek. Il revient le temps où les jardins de Schaerbeek sentent bon la cerise. Un beau matin du 10 mars 1902, les commerçants de la place Colignon décidèrent de fonder une association qui, un an plus tard, prit le nom de « Cercle Place Colignon-attractions ».

L’une de leurs toutes premières réalisations fut de créer un cortège carnavalesque. Notre Pogge communal (homme de petite taille qui était très apprécié pour ses bons jugements et qui n’hésitait pas à trancher lors de différends) n’était mort (en 1890) que depuis une petite dizaine d’années. Nous ignorons si son effigie fut déjà de la fête, mais son esprit devait certainement planer parmi  les groupes.

Après une première interruption, causée par la guerre de 14-18, le cortège carnavalesque réapparut en 1921. Petitement tout d’abord, car il fallait panser les plaies encore vives et l’argent manquait toujours.

Ce qui n’empêcha pas le succès d’être au rendez-vous. Le Général Meiser, Bourgmestre de l’époque, accepta le haut patronage du cercle organisateur. Le char de la reine de Schaerbeek et de ses dames d’honneur parcourait alors toute la commune, entouré d’une multitude d’autres groupes. Cela dura jusqu’en 1940.

Nouvelle interruption jusqu’en 1946.Cette fois, comme à la Libération, les rues étaient noires de monde et le soleil de la partie.

Le comité, sous la direction de Jean Capitaine et Jean Kennof, décida alors de renouveler les groupes chaque année. On construisit des podiums à la place Liedts et à la place d’Helmet. Les Gilles régulièrement invités ne manquaient pas de bombarder la foule avec leurs oranges.

Le cortège de 1955 resta tout particulièrement dans les mémoires. Ce fut une année exotique. On y vit des martiens, un sultan et son harem, des esquimaux et même des cosaques, entraînés par l’imposant char du «Soutien schaerbeekois », encadré par la gendarmerie en uniforme d’apparat ainsi que par la police communale.

Par la suite, on continua à élire Miss Schaerbeek jusqu’en 1978 qui vit la fin de la fête. Une bien triste initiative de Roger Nols pour (soi-disant) des raisons budgétaires.

Pour le retour du temps du cortège, prévu pour le samedi 28 mars 1998 (soit 20 ans après sa suppression), nous n’avions donc pas droit à l’erreur. Ce fut une énorme réussite grâce à plusieurs facteurs.

Tout d’abord, nous avons bénéficié d’un superbe temps (25° C degré avec le soleil en prime). Ensuite, nous avons profité du soutien inconditionnel du Bourgmestre Francis Duriau. Une équipe motivée composée de Viviane Ivaniougine,  Nicole Van Loock, Nicole Pellerin, Françoise Wauters, Manu Bouvy, George Hasaert, Geert Pierre, Salvator Sferazza et Stéphane Van Lemberguen se met en place.

Nous avons fait appel à de nombreux Schaerbeekois pour parrainer chacun des groupes dès leur arrivée sur le territoire de la commune.

Schaerbeek la Dynamique, avec Emile Vander Elst, Jean-Paul Dupont, Christian Smet, Martine Massart, Eddy Verleysen, Nicola Di Fiore, Didier Coomans, Roger Masure, William De Wulf, Francis Verhaegen et Alain Desmet se sont également mis au travail. Ils ont organisé la caravane publicitaire qui annonçait l’arrivée du cortège et assuré la distribution d’eau durant tout l’itinéraire. Ils ont aussi géré le bar à l’arrivée Square Riga.

Les forains de Dailly et d’Helmet ont chacun sponsorisé un groupe. Les associations des commerçants de Meiser-Patrie et d’Helmet ont fait de même.

Egalement impliqués dans la dynamique : les clubs sportifs et mouvements de jeunesse, l’Echevin Claude Paulet ainsi que ses services des travaux, les services de police, l’école Georges Primo, le lycée de la rue Verwée, l’institut Cardinal Mercier. Sans oublier les différents services communaux, l’artiste Agnes Bogaert, Léon Verreydt, Jean-Paul Lozet pour leur expérience du folklore schaerbeekois, la Stib, De Lijn, les pompiers, la Croix Rouge, les médias, les commerçants et les nombreux sponsors.

Comme vous le voyez, une grande aventure collective est à l’origine de cette résurrection.

A demain.