Episode 101 : C’était au temps où Schaerbeek volait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 101

En période de vacances, l’actualité tourne au ralenti, et les journalistes sont d’autant plus à la recherche de matières susceptibles d’intéresser leurs lecteurs. Suite à l’appel téléphonique du journaliste du journal « Le Soir »,  je l’informe que j’ai dans mes cartons, un projet lié à la gestion des pigeons en ville. Je lui explique aussi qu’au vu de sa complexité, sa mise en œuvre prendra du temps mais François Robert insiste pour que je le rencontre. Je lui fixe rendez-vous à 12h avant mon départ à la mer.

Ainsi, après avoir mis en place une politique de propreté vis-à-vis des propriétaires de chiens de même que pour les chats errants, je travaillais depuis plusieurs mois sur un projet relatif à la trop importante population de pigeons dans les villes et à Schaerbeek en particulier.

On ne se rend en effet pas compte que la présence de pigeons en trop grand nombre sur nos édifices publics (églises, bâtiments communaux, écoles, musées,…) accélère leur détérioration de 25%. Lorsque l’on évalue les montants investis chaque année pour la rénovation de notre patrimoine, il suffit de diviser par quatre et vous obtenez le montant que coûte la prolifération des pigeons aux contribuables.

Le projet prévoit la mise en place de pigeonniers sur les lieux de nidification avec un préposé qui remplace les œufs des pigeons par un leurre (œuf en plâtre), appel à des fauconniers pour éloigner les pigeons des endroits où il sont nourris de manière sauvage et où cela attire du coup les rats. Une campagne de sensibilisation pour informer la population sur les dégâts occasionnés par le nourrissage sauvage ainsi qu’un accompagnement pour certaines personnes, sont prévus.

Après toutes ces explications données au journaliste, me voilà parti pour un repos bien mérité. Après avoir passé une agréable soirée, je compte bien faire une grasse matinée.

Vers 8h30, mon portable se met à sonner. J’ai au bout du fil un journaliste du JT de la chaîne AB3 qui souhaite une interview sur cette problématique des pigeons en ville.Je lui explique que je suis à la mer mais il insiste malgré tout. 10 minutes plus tard c’est le JT de RTL-TVI, suivi de celui de la RTBF. Et voilà comment se termine un projet de week-end tranquille. Pour trois JT le même jour, je rentre évidemment à Bruxelles.

Avant de me mettre en route, j’achète un exemplaire du journal « Le Soir » pour comprendre ce qui suscite un tel engouement médiatique. En voyant la Une, j’ai vite compris : « Bientôt des faucons dans le ciel schaerbeekois » avec une photo montage montrant un énorme faucon avec le clocher de l’Eglise Sainte-Famille de Helmet comme décor, suivi de trois pages de reportage où des experts partagent leurs avis sur le sujet.

Je pense que c’est la seule fois où je me suis retrouvé en début de journal sur cinq chaînes de télévision le même jour car VTM et la VRT m’avaient aussi contacté entre temps.

Les élections régionales et européennes approchent. Je décide de déposer ma candidature à la Région de Bruxelles-Capitale.

Ma relation avec Olivier Maingain, président du FDF (aujourd’hui DEFI) s’est fortement améliorée depuis l’incident de la conférence de presse de 2000 lorsque Bernard Clerfayt avait annoncé qu’il était tête de liste. Nous avons longuement discuté lors d’un trajet pour rendre visite aux seniors schaerbeekois en vacances à la Mer du Nord.

Il m’est d’ailleurs revenu bien plus tard qu’il avait plaidé ma cause pour une place en ordre utile mais qu’il n’avait pas trouvé plus d’écho que cela auprès de Bernard Clerfayt. Pour la petite histoire, la liste fut établie après un congrès organisé alors que j’étais en séjour au Kenya… Les absents ont toujours tort… On m’avait ainsi attribué la 68ème place sur une liste de 72 candidats effectifs. Ce qui concrètement signifie que pour espérer être élu, il faut impérativement faire son siège soi-même car le pot de la case de tête ne descend pas au-delà des 10 premiers.

En ce début de printemps, les braderies sont prises d’assaut par les politiques au vu de l’échéance électorale de juin.

Lorsque je me promène à la braderie de Helmet avec le Bourgmestre, je lui reproche une fois encore son manque d’empathie vis-à-vis des gens, ce qui ne manque pas de l’agacer…

Pour rendre l’ambiance moins tendue, je lui rappelle le bon moment que nous avions partagé lors de la braderie 2003. Ce jour-là se déroulait la finale féminine de Roland Garros entre Justine Henin et Kim Clijsters. Nous étions rentrés dans le café « Le Hamlet » pour regarder le dernier set.

J’appréciais beaucoup l’endroit pour ses décorations lors des fêtes de Pâques, de Carnaval ou de fin d’année. Joëlle, la patronne est une femme dynamique, toujours de bonne humeur. Il y avait une vingtaine de clients. Bernard soutenait Justine et moi Kim. J’avais alors annoncé que si Kim gagnait, le Bourgmestre payait la tournée. Justine l’emporta et la tournée fut donc à mes frais mais quelle ambiance. C’est cela aussi la vie d’un municipaliste même si depuis les temps ont hélas bien changé.

Bien des années plus tard, j’ai retrouvé avec un énorme plaisir Joëlle qui était devenue responsable du centre pour seniors Pater Baudry au Square-Prévost Delaunay.

A demain.