Episode 128 : C’était au temps où Schaerbeek se dispersait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 128

En cette fin février 2008, le monde sportif schaerbeekois est en ébullition. L’échevin Saït Köse qui est en charge des sports, souhaite ardemment une fusion des deux clubs de basket locaux, le Canter et le RPC. J’en suis d’autant plus interpellé que j’ai longtemps été président d’honneur de ces deux clubs.

Les deux clubs qui engrangent de bons résultats, ne sont en fait pas du tout demandeurs de cette fusion. Saït Köse avance l’argument d’un seul et grand club schaerbeekois. Finalement après beaucoup d’agitation dans chaque camp, ce dessein restera lettre morte.

Saït Köse avait aussi précédemment mis sur la table la possible fusion des deux clubs de football la RUSAS et le Racing. Cela ne s’est jamais concrétisé à ce jour mais les prises de position très catégoriques et tranchées, ne correspondant nullement à des besoins des clubs, à de quoi interpeller.

Le 76ème Scharnaval se tient le 8 mars 2008. La majorité a donc bien décidé de le maintenir ce qui me réjouit réellement.

Et voilà que Schaerbeek va se retrouver au centre d’un jeu de chaises musicales. La rumeur avait longuement couru depuis quelques jours que dans la phase finale de constitution du gouvernement fédéral, Bernard Clerfayt pourrait être pressenti pour occuper un poste de Secrétaire d’Etat. Tout au long de l’âpre campagne des communales 2006, Bernard Clerfayt avait fait de sa fidélité à son engagement schaerbeekois son cheval de bataille face à Laurette Onkelinx qui n’avait jamais caché qu’elle continuerait au Fédéral en tant que Vice-Première Ministre dans un premier temps en tous les cas.

Mais les sirènes du pouvoir sont ce qu’elles sont et il y a des opportunités personnelles qu’il faut pouvoir saisir, engagement électoral ou pas, a dû se dire le bourgmestre de Schaerbeek.

Mais voilà, au dernier round des négociations quant à la répartition du « gâteau », le MR arrache un secrétariat d’Etat pour Olivier Chastel. Rien pour le partenaire FDF.

Grosse déconfiture donc au FDF et très certainement pour Bernard Clerfayt. Mais il me revint qu’après une crise de nerfs chaussée de Charleroi (siège du FDF), Didier Reynders fut prié de s’en retourner négocier encore un petit sucre.

C’est ainsi que l’on annonça finalement un gouvernement fédéral Leterme I de 15 ministres et 7 secrétaires d’Etat dont Bernard Clerfayt.

Le portefeuille ne fut peut-être pas à la hauteur des espérances car le secrétariat d’Etat est rattaché au Ministre des Finances (Didier Reynders) avec en charge la modernisation des finances, la lutte contre la fraude fiscale et environnementale. Bien qu’économiste de formation, le Secrétaire d’Etat Bernard Clerfayt n’a pas laissé un souvenir impérissable de son passage au gouvernement fédéral, ni particulièrement brillé lors de ses interventions au Parlement où il fut souvent mis en difficulté par les députés qui le questionnaient et qui maîtrisaient apparemment mieux la matière que lui.

J’ai toujours été intimement convaincu et persuadé que pour Bernard Clerfayt, certes très attaché à sa commune, celle-ci n’était qu’un marche-pied vers de plus hautes fonctions.

Quitter Schaerbeek pour s’installer dans des bureaux gare du Nord au North Galaxy, impliquait de trouver un bourgmestre faisant fonction et le risque aussi pour Bernard Clerfayt d’être dès lors bien moins présent sur le terrain communal de même que médiatiquement. C’était un pari risqué mais l’enjeu en valait à titre personnel probablement la chandelle.

Son départ du maïorat permettait aussi d’espérer entrevoir une pacification des relations majorité-opposition au sein du Conseil communal.

Personnellement, ce départ permit d’apporter enfin un peu de sérénité dans les débats et d’entrevoir une cohabitation plus constructive avec la majorité.

A demain.