Livre « Schaerbeek de l’ombre vers la lumière ». Ils l’ont lu : Anne Gilain

Voici les impressions de la journaliste Anne Gilain qui a couvert l’actualité de Schaerbeek pour le VLAN, à propos du livre « Schaerbeek de l’ombre vers la lumière« .

« Dans les années 80, Schaerbeek était « une commune où on ne pouvait pas aller » quand on vivait de l’autre côté de Bruxelles. Une commune à la mauvaise réputation qui lui collait à la peau. Trop d’immigrés, trop de fachos, trop de crises, trop de saleté, trop de jeunes, trop de choses à cacher…  Pas BCBG pour un sou. Ni bobo comme aujourd’hui.

Schaerbeek, surtout le bas, c’était l’étranger dans tous les sens du terme. De l’exotisme, à trois pas de chez moi. J’y suis allée, sans doute au bon moment. J’ai vite découvert que sa réputation ne collait pas à la réalité du terrain. Rien n’était trop, tout était à faire. Les traces du passé (pas trop proche toutefois) étaient magnifiques; il était urgent d’écrire un présent et un avenir à la hauteur. Francis Duriau allait devenir bourgmestre. Jean-Pierre Van Gorp, Michel De Herde et Bernard Clerfayt ruaient dans les brancards : le premier au sein même d’un pouvoir qu’il dynamitait avec ses innovations, les seconds dans l’opposition. Cette « dream team » impatiente voulait changer Schaerbeek.

Ils l’ont fait. Il fallait oser. Non pas tout recommencer, mais imaginer autre chose. Avec eux, Schaerbeek est devenue un véritable laboratoire d’idées, de projets et d’actions. Chacun, à sa façon, lui a permis de passer le cap du millénaire au nom du vivre ensemble. Ce fameux slogan que le monde politique agite épisodiquement  comme un idéal a trouvé ici son sens depuis longtemps. C’est le fruit d’un travail quotidien qui porte sur toute les composantes de la société schaerbeekoise et de son environnement. C’est une réalité dont d’autres communes, à l’écosystème similaire, auraient  pu – auraient dû – s’inspirer avec succès.

Jean-Pierre Van Gorp raconte avec sa verve habituelle l’histoire de cette dynamique. Son histoire, celle du gamin de Schaerbeek, intimement liée à celle de la commune de 2018 qu’il a contribué à écrire, et à celle des gens qui y vivent. Cette histoire – ne parlons pas de mémoires – se lit d’une traite, au rythme de son auteur. Elle raconte sa vision et ses actions, « sa passion et ses émotions », puissante motivation qui entraînera bien d’autres acteurs à ses côtés, ses idées et l’énergie déployée pour les réaliser avec fracas parfois, contre vents et marées souvent. Mais toujours avec la volonté d’apporter quelque chose de plus aux Schaerbeekois et à Schaerbeek.

On en sort essoufflé, ébouriffé, avec la conviction d’avoir assisté au fil des années à ce que la politique devrait être : une réflexion et une action au service de la population. Au niveau le plus proche des citoyens, celui de la commune : celui qui permet de créer des liens, un sentiment d’appartenance, de responsabilité.  Finalement, par delà toutes les étiquettes qu’on peut lui accoler, de pragmatique idéaliste à hyperactif politique, Jean-Pierre Van Gorp pourrait se définir simplement : Schaerbeekois, et fier de l’être. Il a de quoi l’être, effectivement. »

Anne Gilain