3ème piste cyclable sur le Lambermont : suite de la réflexion, arguments et constats

Vous avez été très nombreux sur Facebook (pas moins de 304 partages) à ce jour à réagir à l’intervention de François, Schaerbeekois, adepte du vélo à ses heures et ancien journaliste au Soir. Je redonne la tribune à François pour réagir aux différents commentaires et exposer arguments et constats concernant la 3ème piste cyclable sur le Lambermont.
« Ce qui est remarquable dans la logorrhée idéologique, c’est que l’on ne répond jamais à une question précise. Vous parlez d’un problème concret et on vous répond par un discours immuable. J’ai le sentiment que c’est ce qui se passe pour les trois pistes du Lambermont.
Je ne suis guère impressionné par des intégristes de la petite roue qui vous parlent de fossé des générations ou du discours convenu de la pensée unique. Ces-réponses-là, je les connais par cœur.
La question posée est celle-ci : Trouve-t-on normal d’installer trois pistes cyclables sur un même axe ? Imaginez une seconde que la Région wallonne décide de doubler (côte à côte) une route voire une autoroute. On crierait avec raison au scandale et à la gabegie.  Et c’est exactement cela qui se passe au Lambermont : sous couvert d’une idéologie qui se veut progressiste, on tolère des aménagements stupides et des dépenses tout aussi stupides.

Je sais bien qu’une piste cyclable coûte moins cher qu’une autoroute. Mais ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi.
Cycliste à l’occasion, j’ai de nouveau enfourché la bécane électrique ce week-end pour juger sur place et j’y suis revenu ce jeudi, entre les gouttes. La nouvelle piste cyclable est totalement désertée contrairement à l’ancienne qui, elle, garde ses adeptes (à commencer par moi).
J’ai entendu quelques arguments pro-triple piste cyclable intéressants : l’ancienne serait en mauvais état et dangereuse. Ah bon ? Quand vous voyez ces deux pistes, vous comprenez immédiatement pourquoi l’ancienne a la cote : elle ne présente aucun risque. La nouvelle, par contre, flirte avec les voitures et aucun cycliste ne la prendra spontanément. Un mauvais revêtement ? Pourquoi n’avoir pas utilisé l’argent de la nouvelle piste pour améliorer l’ancienne ?
J’ai bien lu ce que Mme la bourgmestre a mis sur la toile. Mais elle ne répond pas à la question du double emploi (deux pistes côte à côte dans un même sens en descendant le boulevard). Cet aménagement double rentre-t-il dans le plan communal ? Pas de réponse claire.
Je peux comprendre et admettre qu’il faille limiter l’usage de la voiture. Mais il y a bien d’autres façons d’aboutir à ce résultat. Et bien moins chères. En outre, la question de la sécurité du cycliste me taraude : cette nouvelle piste est dangereuse. En tout cas bien plus dangereuse que l’ancienne. Ces derniers temps, le nombre de morts à vélo grimpe presque aussi vite que le coronavirus…
Le langage agressif et idéologique (pas celui de la bourgmestre) est une piètre réponse mais elle m’inquiète beaucoup. C’est glisser vers la radicalisation. La troisième piste du Lambermont n’est pas une réalisation très flatteuse pour ses concepteurs régionaux.
Cessez de vous camoufler derrière les grandes certitudes ou la planète qui se réchauffe. Cette troisième piste n’est ni une parade au réchauffement, ni la panacée pour limiter le nombre de voitures.
Il faut admettre que bien des gens n’ont d’autre recours que la voiture pour se déplacer pour des tas de raisons valables, notamment d’âge. Tout le monde n’a pas la force physique de faire du vélo ou de marcher puis attendre un tram ou un bus. Ne les étranglez pas. Ne les jugez pas. Ils méritent autant de respect que les cyclistes. »