2000 • le 71ème cortège carnavalesque [3/3]

Scharnaval 2000
Scharnaval 2000
Un cortège à nouveau très coloré, composé de groupes schaerbeekois, mais aussi des 4 coins du pays.

Scharnaval 2000
A droite : Podium Radio Contact au square Riga, animé par Coco Van Babbelghem.

Scharnaval 2000Des dizaines de milliers de personnes présentes au carnaval de la cité des ânes
Ils n’étaient peut-être pas cent mille comme l’avait espéré l’échevin Jean-Pierre Van Gorp, organisateur de la manifestation, mais ils s’étaient tout de même déplacés nombreux pour assister à la renaissance progressive du traditionnel cortège carnavalesque de Schaerbeek. Créé en 1903, il était tombé dans l’oubli 75 ans plus tard, faute de budget. C’est donc de toutes pièces qu’il a fallu le ressusciter et reconquérir la confiance des groupes folkloriques wallons et flamands, afin de les voir prendre part aux festivités.
Ces derniers étaient relativement hésitants, car ils craignaient que leur sécurité ne soit pas assurée. L’association Schaerbeek la dynamique s’est donc démenée, multipliant contacts et cidéogrammes pour les convaincre de tenter l’expérience. Pari tenu: ce week-end encore, parmi les 40 groupes présents, on en comptait quinze venus de Flandre et autant de Wallonie. Vous parliez de parité linguistique? Mais oubliez cela, car le mot fête ou zwanze, si voous préférez, ne connaît pas les frontières, et surtout pas à Schaerbeek!
S’il fallait qualifier ce carnaval, ce serait justement en employant l’adjectif multiculturel. Car des macrâles héllécinoises aux princes et princesses de carnaval flamands en passant par les Hollandais, les Athois et un merveilleux groupe bolivien, il y en avait pour toous les goûts et de toutes les couleurs.
Mais ce qui surprend avant tout, c’est l’ambiance qui imprégnait la périphérie du cortège. Le public tout d’abord, composé majoritairement d’enfants dont quelques-uns s’étaient même déguisés qui en fée, qui en chat, qui en petit Mexicain pour l’occasion. D’autres, comme Laetitia et Laura, ont eu la chance d’assister à de prestigieux carnavals, à Nice ou à Venise, mais s’émerveillent encore devant le cortège schaerbeekois. Si elles avaient pu se déguiser? «Je me serais habillée en princesse chinoise», confie Laetitia.
Il faut bien avouer que l’ambiance régnait aussi au sein des groupes folkloriques. Certains s’amusaient même à jouer quelques tours malicieux aux spectateurs. Ainsi, des maquilleurs facétieux n’ont pas hésité à exercer leur talent sur les policiers encadrant le cortège. «Cela fait partie de la fête», admet philosophiquement l’un deux. Et l’on voyait aussi des milliers de paires d’yeux émerveillés par les chars, des milliers de sourires avec un confetti en équilibre au bord des lèvres.
A l’avant du cortège, le traditionnel cuistax courageusement conduit par quelques échevins. Après la dure montée de la chaussée de Helmet, ils ont repris des forces en avalant une gorgée de Peket. Voilà au moins un carburant qui ne pollue pas…
Francis Duriau, lui, avait décidé de parader derrière le cuistax, prami la petite dizaine d’ânes qui avaient été conviés à la fête. En tête, Sischa, l’ânesse schaerbeekoise; derrière elle, Punda, la brune. Le bourgmestre pose une main paternelle sur son encolure, car l’animal a été parrainé par Schaerbeek lors de la fête des ânes de septembre dernier. S’il est si attentif au bien-être de Punda, c’est sans doute parce que le maïeur sait qu’elle attend pour juillet un bébé dont il sera le parrain.
Evidemment, les ânesses se partagaient la vedette avec Miss Schaerbeek et ses deux dauphines, escortées dans une rutilante Chénet décapotable. Derrières elles, le nouveau prince carnaval schaerbeekois, Bill Ier, a assurément rallié tous les suffrages en distribuant gadgets et bonbons, juché sur un char composé de deux gigantesques chevaux blancs et d’un carosse-citrouille. Le prince européen du carnaval avait quant à li apporté un énorme sac de peluches qu’il a distribuées aux enfants en furie! Vers 17h, le cortège s’est rassemblé au square Riga où a eu lieu la plantation d’un Meiboom. La fête, vous vous en doutez, ne faisait que commencer… Véronique Maes

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