Livre « Schaerbeek de l’ombre vers la lumière ». Ils l’ont lu : Marie Hamoneau
Voici les impressions de Marie Hamoneau, journaliste à La Capitale sur le livre « Schaerbeek de l’ombre vers la lumière« .
« Autant le dire d’emblée : je ne connaissais rien de Schaerbeek il y a encore trois ans. Et j’ai une très bonne excuse à cela : je suis Française. En 2015, alors fraîchement diplômée, mon chef d’édition à La Capitale m’annonce que je vais à présent devoir couvrir des communes en particulier pour le journal. Parmi elles, Schaerbeek. De la même façon que j’ai passé beaucoup de temps à essayer d’atténuer mon accent français, j’ai trimé pour, le plus vite possible, intégrer la réalité des communes sur lesquelles je devais travailler.
Pour combler mes lacunes, j’ai commencé à rencontrer des politiques locaux, dans la majorité ou l’opposition. L’un des premiers élus rencontrés était Jean-Pierre Van Gorp. Je ne savais rien de lui, mais il m’avait donné à l’occasion un dépliant faisant (déjà à l’époque) le bilan de ce qu’il avait fait à Schaerbeek, d’abord comme échevin, puis dans l’opposition. Le procédé m’avait amusée.
J’avoue ne pas me souvenir de ce que nous nous sommes dit ce jour-là. Je m’imagine en revanche très clairement, pour faire illusion, hocher la tête à l’évocation de noms de politiques, alors que je ne voyais pas le moins du monde qui était-ce. Je faisais beaucoup cela à l’époque. Dès que je quittais mon rendez-vous, je regardais sur internet qui étaient les gens dont on m’avait parlé. C’est aussi comme ça qu’on apprend. Et j’en ai appris beaucoup. On m’a raconté beaucoup d’histoires sur Schaerbeek dans le passé. J’ai été frappée d’à quel point les années 70 et 80 résonnent encore si fort chez la plupart des élus de la commune.
Que voit l’étranger quand il observe Schaerbeek aujourd’hui, sans aucun bagage historique, seulement ses yeux et ses oreilles ? Une grande commune où vivent beaucoup de gens. De beaux bâtiments où l’on peut apercevoir à l’intérieur de grands lustres et d’autres où la poussière envahit même les fenêtres, aux boîtes aux lettres défoncées. De vieux brusseleirs, des jeunes issus de l’immigration. Des établissements pour “bobos” et des commerces populaires de toutes les nationalités. Des bourgeois, des classes très précarisées. Un fameux cocktail, mais dont les ingrédients ne se mélangent pas bien. C’est en tout cas ce que j’ai senti, quand j’ai commencé à me pencher sur la Cité des ânes. Une première impression qui s’est affinée au fil du temps. Il s’agira du grand enjeu de demain : comment concilier les deux Schaerbeek, le plus populaire et le plus aisé ? Pour le coup, c’est une question que se posent aussi bien Jean-Pierre Van Gorp que Georges Verzin (MR) ou Axel Bernard (PTB). Et la majorité ? »
Marie Hamoneau