Décès de Francis Duriau, ancien bourgmestre de Schaerbeek
C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris le décès et l’inhumation dans la plus stricte intimité de Francis Duriau qui fut Bourgmestre de Schaerbeek de 1992 à 2000.
Francis Duriau né le 27 avril 1934, était docteur en médecine et chirurgien orthopédiste de l’Université Libre de Bruxelles promotion 1962. C’est en 1976 qu’il entre en politique à Schaerbeek, devenant de 1982 à 1992 président du CPAS de la Commune.
Francis Duriau c’était un temps où l’on faisait la politique autrement. Sens du contact, proximité, disponibilité, rationalité au moment de trancher dans les dossiers, tout cela c’était le style « Duriau ».
En 1992, il succède à Léon Weustenraad, décédé, au maïorat de la Cité des Ânes. A l’écoute de la population mais aussi de son personnel, le Docteur Duriau comme nombreux le nommaient, était ouvert à la discussion et surtout aux nouveaux projets.
En tant que jeune échevin à l’époque, je lui dois beaucoup d’avoir pu entre autres relancer le cortège carnavalesque de Schaerbeek et d’avoir pu innover, impulser tant et tant de projets dans la vie de nos quartiers. Avec Francis Duriau, on avait carte blanche pour plancher sur un événement. C’était extrêmement stimulant y compris pour les services communaux qui se sont lancés dans de belles aventures. Je pense encore aux braderies, à la Fête nationale du 21 juillet au parc Josaphat, au Schaerbeek Info dont la qualité et la teneur étaient unanimement saluées, … que j’ai pu mener à bien avec son assentiment, prêt si besoin à faire infléchir certains membres du Collège parfois plus dubitatifs.
Le parc Josaphat justement, le poumon vert de notre commune, il y était très attaché. C’est là qu’il organisa en 1999 cette superbe réussite que fut la fête des ânes et qui regroupa des milliers de personnes, donnant une nouvelle dimension et un nouvel attrait au parc.
Toujours un bonjour dans les couloirs, une main franche et surtout une présence à sa permanence sociale où il essayait d’aiguiller les gens en fonction de leurs problèmes.
Aux élections de 2000, no chemins se séparent. Francis Duriau décide de maintenir sa Liste du Bourgmestre avec les échevins sortant Paulet, Nimal, Germain et de Jaegher. Face à lui, Bernard Clerfayt tête de liste FDF-PRL qui remporte le scrutin.
L’ancien bourgmestre siègera sur les bancs de l’opposition au Conseil communal, ayant notamment particulièrement à cœur la gestion du CPAS. Ses interventions à ce sujet étaient toujours bien ciblées, et à bon escient. Il tira la sonnette d’alarme à plusieurs reprises sur des dysfonctionnements, des manquements et une manière de gérer les ressources humaines qui était totalement éloignée de sa vision paternaliste et chaleureuse de l’institution où on le regretta longtemps. Lui qui avait tant bataillé pour sauver l’hôpital de Schaerbeek et garder une structure médicale sur le territoire de sa commune.
Francis aimait les voyages, continuait à fréquenter les restaurants de Schaerbeek. Je l’ai ainsi croisé à quelques reprises au Napoli avenue Chazal, lui qui avait gardé un contact de proximité privilégié avec les commerçants.
Son fils Alain fut pendant quelques années conseiller CPAS.
Mes pensées vont aujourd’hui à ses proches et à son épouse Karin avec qui il forma un couple si soudé dans les bons et les moins bons moments de la vie, se soutenant l’un et l’autre, étant complices jusqu’au bout.
Si vous passez un jour dans le Hall des Bourgmestres de l’Hôtel communal de Schaerbeek au premier étage, vous y trouverez son buste à l’instar de ses prédécesseurs. Une façon de ne pas oublier un homme, un bourgmestre qui a profondément marqué l’évolution et la renaissance de notre commune de Schaerbeek.