Jean-Pierre Van Gorp : à coeur ouvert (6ème partie)

Si vous aviez Isabelle Durant devant vous que lui diriez-vous après tout ce qui s’est passé ?
JPVG : On pourrait rediscuter de ce qui s’est passé à l’envie mais bon c’est fait, c’est fait. On ne va pas en reparler éternellement. Mais ce qui m’indispose le plus avec le recul, c’est cette scène où l’on voit une Isabelle Durant grande perdante des élections sautant sans aucune retenue et buvant du champagne sur une table dans le Hall des Bourgmestres. Quel manque d’humilité !
Je ne reviens même pas sur l’accord qu’elle avait avec le PS et le Cdh. Je me demande juste où est l’éthique (qu’elle défendait tellement) pour cette dame. Son parti passe de 11 à 6 élus. Elle décroche au sein du Collège 4 portefeuilles soit autant que lors de la précédente législature. Les scores de sa liste sont assez médiocres surtout pour les personnalités qui occupaient des fonctions visibles durant les 6 années précédentes, à l’exception de Luc Denys, l’échevin Groen qui n’en sera d’ailleurs pas vraiment récompensé.
Le conseiller communal Abdelkrim Ayad et même une candidate PS Leyla Ertorun (non élue) font plus que l’échevine de l’Intégration, Tamimount Essaidi, c’est dire ! Et puis surtout, Laurette Onkelinx écrase au score Isabelle Durant. Ca aussi c’est la logique implacable des chiffres que Madame Durant ne voit que sous l’angle qui l’intéresse. La grande perdante des élections à Schaerbeek c’est elle et par extension Ecolo. Elle s’est accrochée au pouvoir, grand bien lui fasse mais il est clair que sa marge de manœuvre sur l’échiquier politique bruxellois sera difficile à l’avenir et la cohabitation avec le MR ne s’annonce pas si idyllique que prévu. Elle a déjà commencé à avaler des couleuvres.

Comment vous sentez-vous en tant que conseiller communal d’opposition lors des séances du Conseil communal ?
JPVG : Je me sens bien comme je l’ai rarement été dans cette enceinte depuis bien longtemps. Les débats ont de l’avis général gagné en qualité. Il est vrai qu’il y a une opposition démocratique de 18 élus qui connaissent chacun très bien les dossiers dans les domaines qui leur sont propres.

Au niveau des challenges pour Schaerbeek, ces 6 prochaines années ne s’annoncent pas aisées : logement, propreté, emploi, CPAS,… Quelques remarques ?
JPVG : Avant tout, c’est la fragilité financière de Schaerbeek qui demeure le maillon faible. La marge de manœuvre est limitée et en plus, on ne va pas toujours frapper à la bonne porte pour obtenir des aides. A présent, j’entends que MR et Ecolo veulent créer un lobby schaerbeekois. Comme s’il fallait un lobby pour aller demander ce qui revient de droit à Schaerbeek au vu de sa démographie, de ses difficultés et de sa fragilité. Tout au long de la campagne, le mot d’ordre fut : tout est OK nous sommes sauvés financièrement. Aujourd’hui, on présente un budget 2007 plus qu’arrangé habilement et qui fera surtout l’objet de plusieurs modifications en cours d’année.
Je constate seulement qu’un des ascenseurs de l’Hôtel communal est en panne depuis fin novembre et qu’il n’est pas réparé car la pièce défectueuse est onéreuse. Autre exemple, si nous allons si bien, pourquoi ne pas réenvisager une prime de fin d’année même partielle pour le personnel qui a dû consentir à beaucoup de sacrifice ces dernières années ? Pas un mot. Tout n’est pas aussi rose que l’on voudrait nous le faire croire. Le principal, c’est que le Collège en soit -au moins en son for intérieur-, bien conscient.

Avec vos compagnons du groupe PS vous allez mener une opposition bien déterminée au Conseil communal, n’est-ce pas ?
JPVG : Nous avons déjà donné le tempo lors du Conseil communal du 18 décembre dernier. Un Conseil qui se penchait sur le budget 2007 et qui du coup a duré 6h ! Chacun au sein du groupe PS a sa spécificité et c’est tant mieux. Nous sommes très complémentaires. Je crois que cela s’est vu. C’est comme cela en équipe que nous mènerons une opposition constructive, attentive mais très ferme. Rien ne nous échappera !
(demain : suite et fin)