La fête nationale schaerbeekoise au tapis

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Ce n’est pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme ces dernières années depuis les bancs de l’opposition. Les finances de Schaerbeek sont clairement dans le rouge. La présentation du budget 2013 l’a bien confirmé, si besoin il en était. On évoquera la crise économique généralisée ou la perte des dividendes Dexia mais au final il y a eu des choix politiques posés par la majorité Liste du Bourgmestre-Ecolo (aujourd’hui rejointe par le Cdh), des choix parfois bien malheureux d’un point de vue financier, des entêtements dans des dossiers qui ont coûté aux finances communales. Aujourd’hui, le constat est là : les Schaerbeekois doivent passer à la caisse (hausse des cartes de riverains, précompte immobilier le plus élevé de la région bruxelloise,…) et le personnel communal est mis sous pression.

Dans un tel contexte, il est clair que le cœur n’est pas à la fête ni d’un point de vue émotionnel, ni d’un point de vue financier. Et pourtant, la Fête de la cerise aura bien lieu le 30 juin prochain, la Fête de la Musique a été maintenue et la Fête de la jeunesse a été relancée il y a peu. Je ne peux dès lors que m’étonner de l’absence de 21 juillet au parc Josaphat. Lancée en 1994, la fête du 21 juillet version schaerbeekoise était devenue au fil des ans, un événement incontournable avec animations musicales, village de jeux pour enfants, possibilités de restauration et boissons et au final un feu d’artifice qui n’avait pas à rougir de celui de Bruxelles. C’était une belle fête populaire qui attirait les Schaerbeekois jeunes et moins jeunes des quatre coins de la commune et même de nombreux Bruxellois.

Près de 10.000 personnes se réunissaient pour cette apothéose, précédée par une marche aux flambeaux dans les allées du parc. Déjà en 2002, au moment où Schaerbeek connaissait une période délicate pour ses finances, la fête avait failli passer à la trappe faute de moyens (alors que d’autres festivités étaient quant à elles maintenues comme la fête de la cerise) et par choix politique du bourgmestre Bernard Clerfayt.

Grâce à un bel élan de solidarité et de mobilisation, les moyens financiers furent trouvés par le biais de différentes formes de sponsoring et la générosité des artistes. En cette année où l’on célèbre les 20 ans de règne du roi Albert II, à un moment où l’on perçoit un regain de ferveur patriotique (notamment lors des matches des Diables rouges) et à un an d’élections décisives pour l’avenir de l’unité de notre pays, il y a de quoi s’interroger sur l’opportunité de ne pas organiser une fête du 21 juillet. Ces dernières années, la restauration du parc Josaphat avait été une belle excuse mais réellement il n’y a jamais eu depuis 2006 (moment où je n’ai plus été en charge de l’échevinat des classes moyennes) une vraie dynamique et un engouement sincère pour l’organisation de cette fête par les autorités communales.

Cela me laisse d’autant plus perplexe qu’en termes financiers, les cordons de la bourse semblent pourtant se défaire lorsqu’il s’agit d’organiser une fête communautaire comme récemment celle dite « de la jeunesse » pour un public plus que restreint et qui ne cible pas l’ensemble de la population schaerbeekoise.