Schaerbeek : un village gaulois ou une commune d’ « assistés » ?

Il y a des mots qui dans certains cas, heurtent, interpellent et ne peuvent en tous cas laisser indifférent car la déclaration n’est certainement pas innocente, ni maladroite mais savamment pensée et donc d’autant plus sournoise et inquiétante.

Lors du débat organisé par le quotidien « Le Soir » avec les têtes de listes de Schaerbeek, Bernard Clerfayt pour la Liste du Bourgmestre déclare : « Les défis que Laurette Onkelinx évoque, ils sont les mêmes pour toutes les communes de Belgique. Mais la différence entre son projet politique et le mien, c’est que je ne pense pas que la meilleure réponse soit de faire de Schaerbeek une commune d’assistés. Schaerbeek ne doit pas vivre aux dépens des autres niveaux de pouvoir. »

Schaerbeek, une commune d’assistés ? Le terme peut donner lieu à interprétation mais dans ce cas-ci, il est très clair. Pour Bernard Clerfayt, Schaerbeek doit vivre sur elle-même, par elle-même. Si on le prend donc au mot, fini donc les subventions qui proviennent actuellement de la région de Bruxelles-Capitale via les contrats de Quartier, les aides de la COCOF, de Beliris, du Fonds pour la Politique des Grandes Villes, des Contrats de sécurité, des subventions européennes FEDER et j’en passe.

Si on prenait au mot le bourgmestre de Schaerbeek, cela signifierait la fin de très nombreux contrats de travail au sein de l’administration communale de Schaerbeek : des éducateurs de rue, du personnel enseignant d’encadrement, la plus grande partie du personnel administratif du département du développement stratégique et durable (service chéri de Bernard Clerfayt), des gardiens de la paix, des hommes du service de la Propreté publique,…

Si on prenait au mot le bourgmestre de Schaerbeek, cela signifierait que ces dernières années à Schaerbeek, les projets suivants ne seraient jamais sortis de terre : le stade communal, la rénovation du parc Josaphat, la Maison des Femmes, des aménagements sécurisés aux abords des écoles, la construction de bâtiments sur des chancres urbains, la construction d’une soixantaine de logements dans le cadre des contrats de quartier, la construction de crèches, divers aménagements dans des terrains sportifs et dans les écoles communales, à la piscine du Neptunium, l’ouverture de « boutiques de quartier », l’école flamande, des éclairages de rue, des animations dans les noyaux commerciaux via les ATRIUM, un espace pour l’associatif rue Vogler, l’équipement des bibliothèques,…

Si on prenait au mot le bourgmestre de Schaerbeek, cela signifierait que l’on couperait les subsides de nombreuses associations très actives dans les périmètres des contrats de quartier au niveau social et culturel.

Vous l’aurez compris, le Schaerbeek de La Liste du Bourgmestre et de ses partenaires Ecolo et Cdh, est présenté comme un Schaerbeek replié sur soi. Au vu de l’état des finances communales, on ne voit pas bien comment il serait possible de défendre en pratique un tel scenario de village gaulois.

Alors que lors des séances du Conseil communal, Bernard Clerfayt nous jouait son Calimero en regrettant que l’Etat fédéral et la Région bruxelloise ne dotent pas davantage une commune de l’ampleur de Schaerbeek, voilà qu’à présent, on passe à l’autre extrême. Personnellement, je ne peux m’imaginer que l’on prononce une telle phrase par hasard. Et je pense aussi aux personnes qui ont été blessés par ces mots.

Pour le PS, Schaerbeek en mieux, c’est une commune qui peut s’épanouir encore plus, se doter d’infrastructures et d’une qualité de vie meilleure grâce à toutes les subventions qu’elles soient régionales, fédérales, communautaires et européennes. Notre ambition est d’accroitre le nombre de leviers financiers qui s’offrent à Schaerbeek au niveau culturel, de la santé, du logement, de l’enseignement, du commerce,…

Si cela signifie que dans ce contexte-là, qu’aux yeux de notre actuel bourgmestre, Schaerbeek est une commune d’assistés, je préfère cela sans aucune forme d’hésitation à un village gaulois…